Le président du conseil national des organisations de la société civile guinéenne a animé une conférence de presse ce lundi 29 octobre 2018. Devant les hommes de médias, le président du Cnoscg a fustigé le caractère de certaines plateformes de la société civile qui se font bernées par les politiques.
Dans cette situation de crises interminables que connait la Guinée de nos jours, plusieurs organisations de la sociéte civile se font passer pour des médiateurs dans le dénouement des crises alors qu’elles font le contraire, à en croire Dr Dansa Kourouma, président du CNOSCG.
Dans sa sortie médiatique sur le thème “Analyse des causes des crises sociopolitiques en Guinée; propositions des pistes de sortie de crise et sensibilisation de la population pour éviter des violences en cette période sensible”, le président a signalé que le peuple n’est plus maître de ses choix.
Pour Dr Dansa, c’est déplorable que les élections soient organisées, les résultats donnés et les accords viennent remplacer purement et simplement les lois de la République.
«Et par quête de légitimité, nous tombons dans ce piège de compromission qui est créé par la classe politique, parce que la plupart d’entre nous cherchons notre légitimité en amplifiant des crises parfois en faisant des discours fracassants», a dénoncé le président du Cnoscg.
“Une société civile inféodée aux partis politiques”
Dans sa “leçon” qu’il a continuée de donner à ses pairs de la société civile guinéenne, Dr Dansa a révélé qu’il est une évidence que la société civile représentant les citoyens devrait plutôt contraindre les politiques à suivre un agenda et non le contraire.
«Mais aujourd’hui c’est l’inverse. C’est quand les partis politiques disent qu’il y a ville morte, des sociétés civiles se lèvent et disent on a une marche! Quand l’opposition dit qu’il y a telle chose, la société civile se lève et joue le sapeur pompier (…). Nous sommes tous engouffrés dans cette falaise», regrette-t-il.
Si la société civile ne fait pas le ménage en son sein, conseille le président du Cnoscg «il sera difficile pour nous de continuer à défendre et à porter l’aspiration des citoyens. C’est un message que je lance à l’intention de toutes les organisations de la société civile. Ce n’est pas du populisme qu’on doit faire sur les réseaux sociaux qui détermine la vraie mission de la société civile. C’est notre capacité d’être proche de la préoccupation des populations et à porter leur discours et leurs révendications au niveau des politiques et obtenir des changements durable de paradigme», a-t-il lancé.
Dans ses propositions d’une sortie juteuse de crises postélectorales, cette structure faitière a suggéré la réfonte et la revision du code électoral. Selon le président du Cnoscg, le code électoral guinéen contient des pièges. Il permet de maintenir le dikta surtout des deux formations politiques majoritaires sur toutes les institutions de la République.
Ensuite, Dr Dansa Kourouma a affirmé qu’il est impensable de construire une république dans la paix sans une justice indépendante, sans une justice impartiale et forte. C’est inacceptable qu’il y ai des morts d’hommes dans les manifestations et que la justice soit incapable de dire à l’opinion, qui a tué. Que ces victimes continuent à s’accumuler et deviennent un trophée de guerre pour des partis politiques.
«Il faut qu’une chambre spéciale se mette ensemble pour juger les cas de tueries lors des manifestations politiques», a lancé le président du Cnoscg.