La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) connaîtra des changements majeurs dans les jours et semaines à venir. L’annonce a été faite ce lundi 29 mai 2023 par le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright, lors d’une rencontre avec les présidents des cours et tribunaux du pays à Conakry.
“La CRIEF va connaître un changement majeur : il y aura deux (2) niveaux de juridictions au sein de la CRIEF. Il y aura un tribunal appelé le TRIEF, et il y aura une cour appelée la CRIEF. De plus, il y aura un procureur spécial et un parquet financier national pour le procureur général. Toutefois, toutes ces réformes ne peuvent pas être mises en place sans l’avis des magistrats. Il est donc nécessaire de les consulter, de leur soumettre ces propositions et de prendre en compte leurs points de vue”, estime le ministre de la Justice.
Depuis deux semaines, le ministère de la Justice a entamé une série de rencontres avec les différents acteurs judiciaires du pays. Ces activités se termineront par la présentation aux magistrats des avant-projets de loi portant sur l’organisation judiciaire.
L’objectif de ces rencontres est, selon Charles Wright, de déterminer la politique pénale du gouvernement en collaboration avec les magistrats du Ministère public, ainsi que d’évaluer le fonctionnement des chefs de juridiction et des greffiers chargés de la gestion des aspects financiers de ces juridictions.
Le ministre tient à informer l’opinion publique que désormais les juridictions du pays bénéficient d’une subvention de la part du gouvernement.
“Cependant, malheureusement, ils n’arrivent pas à décaisser les montants qui leur sont alloués pour leurs besoins. Il était donc nécessaire de discuter de cette question aujourd’hui avec eux.”
Le ministre a également abordé d’autres questions, telles que les procédures de nomination des magistrats dans les juridictions: “Auparavant, le ministre se retrouvait seul dans son bureau et proposait les nominations des magistrats. Afin de ne pas affecter des magistrats dans des juridictions qui n’ont pas besoin d’un grand nombre de personnel, et pour une utilisation rationnelle de ce personnel, il est nécessaire de consulter chaque juridiction concernant la présence du personnel, à la fois en termes de greffiers et de magistrats.”
Dans quelques jours, les justices de paix de Boffa, de Fria, de Télimelé, etc., seront prochainement transformées en tribunaux de première instance, a également annoncé Alphonse Charles Wright.
L’objectif est de permettre à la Guinée de respecter ses engagements internationaux selon lesquels ce ne sont pas les autorités chargées des poursuites qui doivent juger. “Mais ici, dans les justices de paix, ce sont les mêmes juges qui poursuivent et qui jugent, ce qui est regrettable”, déplore-t-il.