La convocation du leader de l’UFDG par la CRIEF fait l’objet de plusieurs interprétations au sein des états-majors des partis politiques. Si certains souhaitent que Cellou Dalein Diallo réponde des soupçons de ‘’détournement des biens publics et de corruption’’ qui pèsent contre lui pour se blanchir, d’autres dénoncent plutôt un projet visant à éliminer des leaders influents de landerneau politique.
Au Bloc Libéral, les responsables ne partagent pas la réflexion selon laquelle, convoqué un ancien ministre relève d’un acharnement politique. Pour le directeur de la communication de ce parti, le président de l’UFDG est justiciable de sa gestion antérieure au sommet de l’administration guinéenne.
«Il faut qu’on s’entende sur un fait, monsieur Cellou Dalein Diallo est un homme politique certes, mais il est justiciable, cela est un principe qu’il doit venir devant la justice, parce qu’il ne faudrait pas qu’il y ait des extra Guinéens dans ce pays. Donc nous ne sommes pas d’accord que l’on dise que, compte tenu de son poids politique qu’il ne peut pas venir se justifier devant la justice. Mais ce qu’il faut dire ce que la CRIEF est en train de dérouler un calendrier déjà établi», dit-il.
Au sein de son entourage, les militants et responsables ne comprennent pas pourquoi la cour de répression des infractions économiques et financière réveille des dossiers qui datent du régime de feu Lansana Conté.
Pour sa part, le responsable de la communication du Bloc Libéral révèle que les crimes économiques sont ‘’imprescriptibles’’. «Ce qui veut dire tout simplement que quel que soit le temps que ça met, on peut revenir là-dessus».
Ce que cet acteur politique appelle à ne pas occulté dans cette situation, c’est le fait que la justice a toujours été un instrument d’obstacle et de manipulation politique. Une réalité qui selon lui, n’est pas propre à la Guinée.
«On a vu le cas de Guillaume Soro en côte d’Ivoire, de Karim Wade au Sénégal. Mais ce que M. Cellou et ses militants doivent comprendre, c’est devant la CRIEF et de l’opinion publique, s’il vient se défendre devant la justice et que le procès respect la procédure, s’il est blanchi dans ça, cela va lui grandir», a souligné M’bemba Bah.
«Alors nous nous disons que si M. Cellou Dalein est victime de machination politique, qu’il se défende. Si le procès est vicieux, l’opinion publique jugera. Mais de toute façon, l’UFDG a des avocats pour se défendre vis-à-vis de la justice», estime ce proche de Faya Milimouno.