Le procès de l’adjudant-chef Moriba Camara accusé de « meurtre » de l’élève de la 10e année Thierno Mamadou Diallo le 1er juin dernier, à Hamdallaye 2 dans la commune de Ratoma, a été renvoyé au 13 février pour la suite des débats.
Moriba Camara a rejeté les faits qui lui sont reprochés devant le tribunal de criminel de Dixinn. L’agent de la Bac 1 a déclaré à la barre avoir tiré deux balles à l’air, mais pas sur le feu Thierno Mamadou Diallo. Sur ce, l’avocat de la partie civile, Me Thierno Souleymane Baldé se dit dépassé que l’accusé déclare devant le tribunal, avoir été sur le lieu de la manifestation avec une arme létale.
« Il nous a dit ici publiquement qu’on leur a demandé d’effectuer une opération de maintien d’ordre public avec des armes. C’est-à-dire, les armes de l’État. Ils ont été envoyés pas pour disperser des manifestants, mais pour tuer. Vous ne pouvez pas envoyer des officiers de police judiciaire pour effectuer le maintien d’ordre public sur le terrain, on ne dispose pas des bombes lacrymogènes, des citernes à eau, des matraques. Ils vont avec des armes PMAK, et vous dites que vous attendez à ce qu’ils n’y aient pas de morts, ce n’est pas possible. A un moment donné il faut que ça s’arrête. Donc nous nous tenons à ce que les chefs hiérarchiques puissent venir s’expliquer pour quelles raisons et pour quels motifs, ils ont envoyé des gens qui disposent des armes l’étal pour maintenir l’ordre public », a expliqué l’avocat.
Par contre, Maître Kabinet Kourela Keita avocat de l’accusé adjudant-chef Moriba Camara soutient que le parquet n’a aucun élément pour attribuer ce meurtre à son client. « Moriba Camara a été requis pour aller faire le maintien d’ordre à Hamdallaye. (….) J’ai compris que l’instruction n’a pas été assez sérieuse, parce qu’il y a ce qu’on appelle le rapport délivré par la police scientifique. Elle ne s’est même pas soucieux de rapprocher le lieu où le jeune a trouvé la mort et l’endroit où il y a eu des différents tirs. Il y aurait des transports sur les lieux pour au moins confronter à la personne accusée, l’endroit précis où il y a eu des différents tirs. Donc ça été, j’estime, quelque chose de très bâclée. Mais avec la formation des jugements on va avoir tout le temps de faire le rapprochement des différentes positions. Puisque c’est très compliqué lorsqu’on est accusé de meurtres. Les armes de Moriba n’ont pas tuées quelqu’un », a-t-il conclu.