L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, en partenariat avec la FIDH et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a adressé une note aux autorités guinéennes, les interpellant à agir au plus vite pour la libération sans “condition”, du responsable de la mobilisation et des antennes FNDC, en détention il y a près d’une semaine.
Oumar Sylla (Foniké Mengué), a reçu une visite inopinée des agents de police, à son domicile à Commandanya, le 17 avril 2020. Interpellé sans mandat d’arrêt, l’activiste de la société civile a été conduit à la Villa 40, où se trouve le siège des renseignements généraux guinéens. Là, il va passer la nuit, sans pour autant rentrer en contact avec un avocat.
Cette interpellation fait suite à son intervention dans l’émission « les Grandes Gueules », de nos confrères de la radio Espace, au cours de laquelle il a mis à nu, les violences qui seraient commandités par certains cadres de l’Etat, à N’Zérékoré, au lendemain du double scrutin.
Oumar Sylla est ainsi été inculpé par le Tribunal de première instance de Dixinn pour “diffusion de fausses informations d’un côté, de l’autre, il est accusé de “participation à un mouvement insurrectionnel et tentative de déstabilisation du régime en place” par la Direction de la Police Judiciaire.
“L’Observatoire rappelle que de nombreux membres du FNDC font, depuis avril 2019, l’objet de menaces, d’arrestations arbitraires et de harcèlement judiciaire en raison de leur protestation pacifique contre la réforme constitutionnelle adoptée lors des élections législatives et référendaires de mars 2020, qui permettrait au Président Alpha Condé de se présenter pour un troisième mandat présidentiel consécutif en 2020. Parmi eux, M. Abdourahamane Sanoh, Mamadou Baïlo Barry, Alpha Soumah, Abdoulaye Oumou Sow, Mamadou Bobo Bah, Ibrahima Diallo, et Sékou Koudouno, qui sont d’ailleurs tous deux
sous contrôle judiciaire depuis le 13 mars 2020“, révèlent ces ONG des défense des droits humains.
“L’Observatoire dénonce la poursuite de la détention arbitraire et le harcèlement judiciaire de M. Oumar Sylla, qui ne semble viser qu’à sanctionner ses activités légitimes de défense des droits humains ainsi que l’exercice de sa liberté d’expression.
L’Observatoire appelle les autorités guinéennes à procéder à sa libération immédiate et inconditionnelle, et à mettre un terme à tout acte de harcèlement, y compris au niveau judiciaire, à son encontre ainsi qu’à celle de l’ensemble des défenseurs des droits humains dans le pays.”