Comme nous l’avons annoncé dans un de nos précédents articles, Mamadou Yaya Bah âgé de 18 ans, élève de 12ème année, a été tué par balle en marge d’une manifestation contre le manque d’électricité, lundi 27 novembre 2023, au quartier Cimenterie.

L’émotion était vive, ce mardi 28 novembre 2023, dans la famille mortuaire au quartier Wanindara. Les parents et camarades de classe du défunt sont inconsolables. Tous réclament justice pour Mamadou Yaya Bah.

« Yaya était un homme très gentil qui aimait l’école, il nous aimait, mais hier, quand il est venu à l’école, il n’était pas à l’aise, il ne parlait pas, il n’était pas comme avant. On lui a demandé ce qui ne va pas, après la récréation, il a demandé la permission pour rentrer. C’est en rentrant qu’ils ont tiré sur lui là où il prenait le taxi. Il y avait une manifestation dans les environs. Il a reçu deux balles et est décédé sur place. Aujourd’hui nous demandons justice pour Yaya », a lancé Mariam Barry, camarade de classe de la victime.

Adama Diakité, un autre camarade de classe de Yaya, accuse la police. « Selon ce que j’ai appris, c’est la police qui l’a tué. Mais ce n’est pas normal et ça fait très mal qu’un élève soit tué dans la rue banalement comme ça. Si on était dans un pays de droit, cela n’allait pas rester sans que justice ne soit rendue. Si ceux qui doivent assurer notre sécurité ce sont eux qui nous tuent, c’est très grave ».

La victime a rejoint sa dernière demeure lundi après la prière de 16 heures au cimetière de Wanindara dans la commune de Ratoma, dans un contexte de tension entre forces de l’ordre et jeunes de son quartier. Son papa dénonce cet état de fait.

« Les agents qui l’ont tué ont voulu même empêcher les gens de sortir son corps de la clinique. Ils étaient munis d’armes, ils ont tiré à balles réelles. C’est Dieu qui a fait qu’ils n’ont pas tiré sur le véhicule qui transportait son corps. On a ramené son corps ici, on a trouvé qu’il y avait des bérets rouges ici, armés jusqu’aux dents, ils ne faisaient que tirer. Ce sont les jeunes qui ont tenu le corps en mains sous une pluie de gaz lacrymogènes jusqu’au cimetière où il a été enterré », relate Elhadj Ibrahima Sory Bah.

Le père de famille interpelle les autorités sur l’injustice qu’ils sont en train de faire subir aux populations guinéennes : « Ceux qui sont en train de donner l’ordre de tuer et ceux qui exécutent l’ordre, qu’ils sachent que Dieu va les récompenser. Le sang de nos enfants qui coule dans les quartiers, Dieu ne dort pas, il voit ce qu’ils font, il va récompenser ça sur leurs enfants ».