Après 13 ans, le procès des massacres du 28 septembre 2009, s’ouvre ce mercredi 28 septembre 2022. Le président de l’ordre des avocats de Guinée, Maître Djibril Kouyaté a fait savoir l’attente des citoyens guinéens par rapport à ce procès.
Dans son discours au cours de la cérémonie d’inauguration du tribunal ad hoc qui abrite ce procès des événements douloureux, le bâtonnier a laissé entendre que l’ouverture du procès marque la fin d’un long silence: «Nous n’avions pas le droit de garder le silence face à cette plaie béante de notre passé récent. Notre pays a vécu des drames humains depuis 1958. Des crimes restés impunis jalonnent périodiquement notre histoire. La terre de Guinée est imbibée de sang de ses martyrs, elle séchera que quand la justice leur sera rendue.»
Après avoir décrit le passé du pays, Me Djibril Kouyaté a salué les autorités guinéennes notamment le président de la transition pour dit-il, «leur volonté de mettre fin à l’impunité». Il déclare que l’impunité «n’aura plus de force dans notre pays. Plus jamais nous devons revivre les évènements du 28 septembre 2009 d’autant plus que les démons de la division et de la haine sont encore parmi nous. 13 après décidons tous, faisons-en le serment de tout faire pour que l’horreur des massacres de masses ne se reproduisent plus jamais en Guinée. Que ce bienvenu procès nous y engage ensemble. Il doit réparer la fracture qui s’est instaurée entre les populations de Guinée et son armée. La justice doit enfin être rendue au nom de la loi, de la morale et de la mémoire. Le procès du 28 septembre 2009 doit soulager la conscience des présumés auteurs des tueries, penser les blessures et extirper toutes les haines et rancœurs des victimes. Les Guinéens attendent de la justice qu’elle soit indépendante et impartiale. L’heure est venue pour démontrer à nos compatriotes qu’ils peuvent compter sur nous.»