Pour commémorer le 12e anniversaire des massacres du 28 septembre 2009, l’Association des Victimes, Parents et Amis(AVIPA), a animé une conférence de presse ce mardi à Conakry. Maître Alpha Amadou DS BAH, a mis l’occasion à profit, pour interpeller les nouvelles autorités guinéennes.
Selon l’avocat de l’AVIPA à date, il y a plus de :« 400 victimes qui ont été accompagnées devant le Pool des juges d’instruction. Il y a l’inculpation de 13 hauts responsables militaires de la junte au pouvoir à l’époque, y compris M. Moussa Dadis CAMARA. Aujourd’hui , au niveau de la procédure, après l’ordonnance de renvoi, 11 personnes sont présumées auteurs des crimes qui ont été perpétrés au stade de Conakry et qui sont en attente de jugement depuis 2017».
Aux dires de Me Alpha Amadou DS BAH, le procès des massacres du 28 septembre, aurait dû être organisé depuis l’an 2017, mais, malheureusement, déplore l’avocat «le régime défunt, avec tout le dilatoire qu’il a utilisé, a été dans l’incapacité totale, d’organiser ce procès. A cela s’ajoute le manque de volonté politique qui a animé l’ancien régime, pour empêcher les victimes d’avoir justice. Rendre justice est un devoir régalien d’un État de droit, malheureusement cette obligation n’a pas été remplie par le gouvernement guinéen.»
Aujourd’hui, indique Me Alpha Amadou «si le régime de M. Alpha CONDÉ s’est effondré, il y a lueur d’espoir avec les nouvelles autorités, qui ont placé la justice au cœur de leur engagement politique pour changer la donne en Guinée. C’est une chance pour nous au niveau du collectif et des victimes de dire que nous avons une main tendue des nouvelles autorités. Nos attentes sont simples, il faut rendre justice aux victimes des massacres du 28 septembre. Il faut organiser le procès le plutôt que possible. La junte a tous les moyens et toutes les facilitées possibles pour le faire parce que, de notre point de vue, ils ne sont ni de près ni de loin, associés dans les évènements du 28 septembre. Tout porte à croire que le régime Condé, a eu des difficulté à juger certains responsables parce que, ils étaient dans le gouvernement. Aujourd’hui il n’y a plus d’obstacles ni juridique ni matériels, pour l’organisation du procès».
Par ailleurs, l’avocat des victimes des massacres du 28 septembre, annonce que si les prochains mois, l’espoir qu’à suscité la junte au pouvoir ne se concrétise pas par l’organisation de ce procès, leur démarche qui consiste à saisir les juridictions supranationales, sera une réalité. Il en appelle donc à la junte, à sa tête le Colonel Mamady DOUMBOUYA, pour que les dispositions soient prises, afin que ce dossier soit programmé le plutôt que possible.
Mamadou Saïdou DIALLO