«Toumba a préféré, pour ne pas subir un second attentat, parce qu’il avait échappé pour la première fois à une tentative d’assassinat par injection, il s’est privé d’eau et de nourriture.»
Le commandant Aboubacar Sidiki Diakité (Toumba), se retrouve dans une situation qui inquiète son avocat. Selon Me Paul Yomba Kourouma, en dépit de sa maladie qui le traumatise et du nouveau diagnostique que son client lui-même soupçonne, c’est-à-dire un cancer de pancréas, l’ancien aide de Camp de Moussa Dadis Camara (ancien chef de la junte), fait face en outre, d’une invasion de l’armée et de la sécurité au sein de l’administration pénitentiaire de la prison centrale.
Cette invasion, faut-il signaler, est intervenue suite à l’évasion de Sidi Mohamed Diallo, soupçonné être le chef des kidnapping en Guinée. Sauf que l’acte cause des psychoses qui ont modifié les attitudes des détenus ces derniers temps, témoigne l’avocat.
« Sincèrement c’est une situation qui inquiète plus d’un prisonnier. Ce sont des gens d’abord à la gâchette facile, le moindre trouble est réprimé par les armes parce qu’ils ne connaissent que le métier des armes», regrette Me Paul Yomba.
Ce qui trouble le sommeil de Toumba
L’avocat de commandant Aboubacar Sidiki Diakité signale que son client craint spécialement pour sa sécurité, «parce que les personnes indiquées lors du massacre du 28 septembre, c’est encore les policiers et gendarmes que Toumba d’ailleurs en connait dans la troupe qui a envahi la maison centrale. Alors, les gens-là peuvent être des infiltrés à la solde des hauts perchés de l’administration publique et militaire et qui craignent que le déballage du procès les emporte. Toutes les situations prouvent que Toumba n’a pas le cœur net.»
A cela, poursuit-il, il faut ajouter le fait «qu’il soit amputé de son partenaire privilégié, le régisseur adjoint qui lui était spécialement détaché pour s’occuper de Toumba, de son menu qu’ils partageaient ensemble. Tout repas qui venait était dégusté, gouté par le régisseur adjoint avant que Toumba ne l’accompagne. Toutes les petites missions d’achats de médicaments et autres, c’est le régisseur-là qui s’en occupait. Mais il a été arbitrairement, injustement arrêté.»
«Toumba a trouvé que son isolement devenait total. Nous ne faisons plus confiance en personne(…)», indique l’avocat.
Grève de la faim?
Pour éviter d’être “empoisonné”, le client de Me Paul Yomba a préféré de s’abstenir de consommer des nourritures qui lui sont envoyées dans sa cellule «parce qu’il avait échappé pour la première fois à une tentative d’assassinat par injection. Il s’est privé d’eau et de nourriture, trainant ainsi sa pathologie dans une hygiène qui ne dit pas son nom. Nous avons crié partout, sur tous les toits. Nous avons tenu des points de presse, nous avons déposé des requêtes, des memos, nous avons imploré finalement le ciel pour que le miracle se produise en ce qui le concerne. Nous avons saisi toutes les juridictions, les organisations de défense des droits de l’homme, toutes ont brillé par leur indifférence comme pour dire que dans tous les cas, c’est l’agneau à immoler.»