Selon le dernier rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale (avril 2025), l’activité économique en Afrique subsaharienne devrait passer de 3,3 % en 2024 à 3,5 % en 2025 et s’accélérer davantage pour atteindre 4,3 % entre 2026 et 2027. Abstraction faite à l’Angola, le Nigeria et l’Afrique du Sud, le reste du sous-continent devrait connaître une croissance de 4,6 % en 2025 et s’accélérer pour atteindre 5,7 % entre 2026 et 2027. Toutefois, des risques accrus attribuables à l’incertitude politique mondiale pèsent sur ces perspectives.

Pour le cas spécifique de la Guinée, le pays affiche une dynamique économique parmi les plus fortes d’Afrique subsaharienne. Selon ce rapport, la croissance économique du pays devrait atteindre 11,3 % en 2025, après avoir été estimée à 8,8 % en 2024.

Cette performance remarquable s’inscrit dans une tendance de consolidation, avec des projections de 11,8 % en 2026 et de 10,5 % en 2027.

Parallèlement à cette accélération de la croissance, la situation budgétaire du pays reste relativement sous contrôle. Le déficit public, qui s’élevait à -3,1 % du PIB en 2019, devrait se réduire à -1,6 % en 2025. La dette publique, quant à elle, demeure stable autour de 42 % du PIB, avec une orientation à la baisse.

La Guinée est également pointée parmi les pays où les subventions publiques représentent une part importante des dépenses de l’Etat, un choix politique qui pèse sur les finances publiques tout en soutenant une partie de la population.

En revanche, sur le plan institutionnel, la confiance des citoyens dans les autorités publiques reste fragile, comme l’indique l’étude Afrobaromètre 2024/2025. Ce constat s’inscrit dans un contexte politique tendu : la Guinée figure parmi les pays ayant récemment connu un coup d’État militaire, aux côtés du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Gabon.

Malgré une croissance spectaculaire, les défis politiques et de gouvernance pourraient freiner les ambitions économiques du pays à moyen terme, a prévenu la Banque mondiale.