L’interrogatoire du capitaine Moussa Dadis Camara a pris fin le 25 janvier dernier ce, après une dizaine de comparutions devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry. L’association des victimes, parents et amis (AVIPA), n’est pas satisfaite des témoignages des accusés.
«C’est une grande frustration au niveau des victimes surtout au niveau de la population parce qu’on s’attendait, comme Dadis a toujours dit qu’il est patriote, il allait venir dire la vérité. Mais hélas lui-même est en train de fuir la vérité. Chacun cherche à sortir sa tête. Donc quand il (Moussa Dadis Camara ndlr) dit qu’il ne connaît rien, c’est difficile à croire. Nous à notre niveau, on se voit pris comme si c’était des fourmis, des personnes qu’il ne faut pas considérer. Tout le monde a vu et suivi ce qui s’est passé au stade du 28 septembre. Aujourd’hui ils (les accusés) continuent à dire non qu’ils ne reconnaissent pas », fustige Madame Asmaou Diallo.
Cette attitude telle que décrite par Asmaou Diallo, fait penser à l’AVIPA, comme si les accusés ont eu le temps de « faire une réunion entre eux, dans le but de ne jamais reconnaître quoique ce soit, de continuer à nier, à faire du tort actuellement aux victimes qui ont été violées. Elles sont malades. Et les victimes sont traumatisées parce qu’on réveille les choses quand on refuse de reconnaître les faits. Cela veut dire ce sont les victimes qui savent. Alors je voudrais qu’ils arrêtent enfin et qu’ils acceptent de dire la vérité. En ce moment c’est comme s’ils cherchent à tromper la justice guinéenne pour ne pas que la Guinée puisse sortir la tête hôte au niveau de ce procès. »
Par ailleurs, la présidente de l’AVIPA a appelé la justice guinéenne a être davantage vigilant vis-à-vis de ce procès, et a même temps invité les accusés à accepter de dire la vérité dans cette affaire qui a endeuillé plusieurs familles. « Il ne faut pas se moquer des Guinéens. »