Des attaques à main armée perpétrées contre la prison civile et le tribunal de Coyah, jeudi 22 et dimanche 25 juin 2023, ont entraîné l’évasion de plus de quatre-vingt (80) détenus. Les autorités ont pris la mesure de transférer le reste des détenus de cette préfecture vers les autres maisons d’arrêt du pays. Mais qu’en est-il des évadés ? Et quelles conséquences pour la sécurité des témoins et des parties civiles dans ces dossiers ?
Sur plus de 80 évadés, seulement 13 ont été retrouvés. Désormais, des bandits de grand chemin sont dans la nature. Des criminels (sans doute) condamnés suite à la dénonciation des pauvres citoyens, sont libres et pourront continuer leurs sales besognes. Ce n’est un secret pour personne. Il s’agit des professionnels qui sont venus libérer leurs amis en prison, et pour effacer leurs traces, ils ont attaqué le tribunal. Même le procureur de la république près le tribunal de Coyah, Almamy Sékou Camara, a reconnu qu’il s’agit des hommes armés des armes de guerre venus libérer les leurs.
«Je ne peux pas vous dire avec certitude que les hommes qui ont fait irruption à la maison d’arrêt étaient des militaires. Cependant, ils étaient habillés en tenues militaires, minus de PMAK, TP45 et cagoulés(…). Donc à priori s’ils sont venus, c’est pour libérer leurs amis civils (ou non, NDLR) qui s’y trouvaient. Sauf que dans l’action de feu un des militaires avait quitté la maison d’arrêt, mais qui s’est rendu après », explique le procureur.
Au regard du mode opératoire, plusieurs observateurs soutiennent que les assaillants étaient venus libérer des corps habillés qui séjournaient dans la prison de Coyah. Mais le procureur, dans son rôle d’enquêteur, refuse de croire aux « spéculations ». Il balaye ces informations d’un revers de mains. « Il y avait un militaire et un policier en détention sauf qu’après vérification, il s’est avéré qu’aucun d’eux n’a été emmené par ces assaillants », soutient-il.
Le procureur avoue cependant que : « Ces personnes (les assaillants du tribunal et de la prison, NDLR) ont surgi au palais de justice pour s’introduire à l’intérieur. Elles cherchaient à défoncer les deux portes du cabinet du juge d’instruction. Elles ont pu ouvrir l’une des portes et ils ont pris certains “dossiers sensibles et un téléphone” de marque Iphone. »
Il faut souligner que certains bandits sont revanchards. Tous ceux qui ont témoigné et qui ont poursuivis, « ces condamnés libres », dans les procédures judiciaires à Coyah, constituent des cibles d’attaques et doivent craindre pour eux-mêmes. Leurs vies sont désormais en danger et ils méritent une protection. Malheureusement, on ne sait pas, qui sont les évadés et dans quelles affaires étaient-ils impliqués ? Par conséquent, on ne peut savoir qui sont les témoins et les parties civiles dans ces procédures.
Des archives du tribunal : “dossiers sensibles et un téléphone” sont parties. Il faut donc craindre pour les citoyens de Coyah et ceux qui ont porté, à un moment donné des procédures là.