Il s’agit d’une formation de renforcement des capacités des partenaires locaux de l’Organisation internationale pour les migrations, notamment l’association guinéenne contre la migration régulière (AGLMI). Les activités ont été lancées ce lundi 27 juin 2022, dans un réceptif hôtelier de Conakry.
Selon les responsables de l’institution, il est prévu, dans le cadre d’un programme financé par l’Union Européenne, des activités de renforcement des capacités sur le leadership et le management organisationnel afin de permettre aux associations locales, de mieux s’impliquer dans la réintégration des migrants de retour. C’est dans cette logique que les membres d’AGLMI vont être outillés, durant ces trois jours.
«C’est une association composée de migrants de retour mais qui s’impliquent aussi pour faciliter la réintégration des autres migrants qui reviennent. La Guinée a connu ces derniers temps, plusieurs retours de migrants depuis le début de l’année. Donc nous avons besoin de plus d’implication des partenaires afin d’accélérer l’intégration des migrants, et cela va passer nécessairement par des formations pour les outiller sur les différentes techniques pour recevoir un migrant, l’orienter et surtout le sensibiliser sur les différents services qui existent au niveau local pour sa réintégration sociale et financière», a expliqué Bachar Lamine, chargé de projet à l’OIM-Guinée.
L’OIM a travaillé pendant plus de 4 ans sur l’aspect de la réintégration, a-t-il rappelé : «Il y’a beaucoup de choses qui ont été développées durant la formation, des outils qui sont disponibles qui répertorient plus ou moins plusieurs activités porteuses en Guinée. L’idée aussi est de vulgariser les différents outils qui ont été développés auprès de ces partenaires locaux pour qu’ils puissent mieux communiquer avec les migrants de retour.»
L’organisation de cet atelier démontre l’esprit d’inclusion et de collaboration dans la gestion de la migration en Guinée et plus particulièrement le processus de réintégration des migrants de retour, a signalé le représentant du ministre des Affaires étrangères, de la coopération internationale, de l’intégration africaine et des Guinéens de l’étranger.
«Cette démarche s’inscrit parfaitement dans la vision de notre gouvernement sur le leadership du résident de la République, qui consiste à relever le défi lié à la migration dans une approche globale avec une réelle exigence des compétences, en impliquant chaque acteur tant au niveau national que local. Il est vrai que la gestion de la migration en Guinée est placée sous la tutelle du ministère des affaires étrangères, mais elle reste un phénomène transversal qui nécessite la contribution et l’implication de tous. C’est pourquoi je me réjouis encore une fois de la tenue de cet atelier qui vous permettra en tant qu’acteur de la société civile d’acquérir des connaissances qui vous permettront de mieux intervenir dans ce domaine qui constitue l’une des priorités du gouvernement, avec l’appui des partenaires techniques et financiers qui ne cesse de faciliter la mise en place d’un cadre de mécanisme et de créer un environnement favorable aux inventions des acteurs locaux. Cela se traduit par la promulgation de la politique migratoire, de la mise en place d’un fond d’assistance aux migrants de retour et la création d’un observatoire guinéen de migration pour ne citer que ceux-là», a-t-il dit.
Ramatoulaye Diallo, membre de l’organisation guinéenne pour la lutte contre la migration irrégulière s’est réjouie de l’initiative de ce renforcement des capacités «parce que, c’est toute notre organisation qui est représentée, c’est-à-dire que toutes nos antennes sont là. Ce renforcement de capacité va nous permettre de mieux gérer nos activités, en procédant à l’écoute et à l’accueil des migrants de retour avec l’appui de l’OIM. Nous remercions l’OIM pour l’initiative et l’appui, comme ils sont en train de le faire et l’on toujours fait, en nous accompagnant avec des formations comme celle-ci, afin de mieux intervenir sur le terrain», a exprimé cette bénéficiaire.
A l’issue de ces 3 jours de formation, la plus grande attente de l’OIM est de voir ces jeunes déjà motivés, qu’ils soient plus engagés et organisés pour pouvoir gérer les migrants qui se présentent chez eux, «puisqu’ils sont sur le terrain, c’est eux qui les reçoivent. Le simple fait de les recevoir et de les rassurer sur les services disponibles en Guinée dans l’accompagnement existant, c’est déjà beaucoup. Cela peut les permettre d’être mieux orienter et pouvoir mieux orienter sa réintégration parce que une fois qu’on est orienté sur les opportunités porteuses en Guinée, on peut avec le profil ou l’expérience acquise pendant le parcours migratoire, mieux choisir un projet et le réaliser», a conclu monsieur Bachar.