



Devant la presse ce jeudi 27 mai 2021, le collectif des avocats des détenus politiques, arrêtés au lendemain de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, ont répondu au procureur de la république près le tribunal de première instance de Dixinn.
Pour rappel, le parquet de Dixinn à travers son premier responsable Sidy Souleymane N’Diaye a dans un communiqué lu à la Télévision Nationale le lundi 24 mai, annoncé que les mesures d’interdiction déjà prises contre certains opposants restent maintenues.
Selon Sidy Souleymane N’Diaye, cette interdiction pourrait même s’étendre à d’autres.




En réponse à cette sortie de procureur, les avocats des opposants pensent qu’il n’y a aucune décision qui interdit à Cellou Dalein Diallo, son épouse et Fodé Oussou Fofana de sortir du territoire guinéen.
«Ce qui nous gêne le plus, c’est le fait qu’il ait dit ce que nous considérons comme une contre-vérité. Pour être courtois, nous allons dire que c’est une contre-vérité. Parceque lorsqu’il dit que les mesures d’interdiction de sorties du territoire national ordonnées contre certaines personnes sont confirmées, pour qu’une mesure soit confirmée, il faut qu’elle ait été préalablement prise. Tout ce qui concerne la liberté d’un citoyen, on ne peut pas faire ça verbalement. La liberté d’un citoyen, il n’y a pas plus chère que cela dans un État de droit. On ne peut y porter atteinte que lorsqu’il y a la nécessité de protéger l’intérêt général.
Au-delà d’être un magistrat ou un avocat, nous sommes au moins pratiquants d’une religion. Nos religions nous interdisent le mensonge. Qu’on arrête de dire certaines choses qui sont contraires à nos religions.
Autre chose, il faut aussi comprendre que tout ce que nous faisons est archivé. Ce que vous défendez aujourd’hui, peut se retourner contre vous demain. Aujourd’hui, vous vous mettez au service d’une cause, d’un système et d’un gouvernement, le jour où ce système ne sera pas là, qu’est-ce que vous allez faire.
Ce qui est extraordinaire avec la justice guinéenne, il y a, à peu près dix ans, lorsque l’actuel président de la république avait des soucis avec la même justice, ce sont les mêmes critiques qu’il formulait vis-à-vis de la même justice (manque d’indépendance, parodie de justice…). Dix années après, si on est là encore, c’est que toutes les réformes entreprises pour la qualification de la Justice n’ont pas portées fruits», a fait savoir Me Mohamed Traoré, avocat au barreau de Guinée et ancien bâtonnier.




