Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exhorté ce jeudi 25 septembre 2025 les autorités de transition en Guinée à garantir la pleine participation des électeurs, des candidats et des partis politiques aux élections présidentielle et législatives à venir.
Cet appel intervient dans un climat tendu, quelques jours seulement après le référendum constitutionnel du 21 septembre, marqué par l’exclusion de partis politiques et de médias, ainsi que par des signalements d’arrestations arbitraires et de disparitions forcées.
“Il est essentiel que les autorités de transition s’assurent que le retour à l’ordre constitutionnel s’opère dans le respect des normes internationales en matière de droits humains, notamment en garantissant participation, inclusivité et transparence”, a déclaré M. Türk dans un communiqué publié sur le site de l’ONU. Il a insisté sur la nécessité pour les autorités militaires de lever “les interdictions inacceptables visant les partis politiques et les médias”.
Selon le Haut-Commissaire, trois principaux partis d’opposition ont été exclus de la campagne électorale, tandis que plusieurs organes de presse, dont Guineematin, Presse Investigation, West Africa TV, Sweet FM, Espace FM, Sabari FM et Sab TV, ont été suspendus.
Le Haut-Commissariat dénonce une atteinte systématique aux libertés fondamentales depuis le coup d’État de septembre 2021. Depuis mai 2022, une interdiction générale des rassemblements politiques et des manifestations pacifiques est maintenue, officiellement pour des raisons sécuritaires. Dans les faits, souligne l’institution, cette mesure est appliquée de façon abusive, en violation des obligations internationales de la Guinée en matière de liberté d’expression, de réunion et d’association.
Le patron des droits de l’homme au sein de l’ONU met également en lumière une recrudescence des arrestations arbitraires et disparitions forcées. Au moins dix personnes arrêtées par “les forces de sécurité” demeurent portées disparues. Parmi elles figurent l’écrivain et militant Oumar Sylla, alias Foniké Mengué, l’ancien secrétaire général du ministère des Mines Saadou Nimaga, ainsi que le journaliste Habib Marouane Camara.
Leur sort reste inconnu, faisant craindre de graves violations du droit international des droits humains.