L’évolution de la transition guinéenne préoccupe certains acteurs politiques qui expriment déjà leurs craintes par rapport au « retard » accusé dans la réalisation de certaines activités liées au retour à l’ordre constitutionnel.
C’est le cas de Cellou Baldé, coordinateur des fédérations du parti Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) à l’intérieur du pays. Cet acteur politique proche de Cellou Dalein Diallo, soupçonne la junte d’avoir des velléités de rester au pouvoir au-delà du délai des 24 mois retenu comme chronogramme de la transition.
Il fonde son analyse sur le débauchage dans les rangs des coalitions politiques qui ne partagent pas la manière dont la transition est en train d’être gérée. L’ancien député accuse le CNRD de manœuvrer pour isoler les leaders politiques représentatifs.
« Aujourd’hui, c’est un secret de polichinelle, ce qu’on a toujours appelé l’agenda caché du CNRD, il y a le débauchage au niveau des plateformes. C’est une évidence. Vous avez vu le quatuor a été décapité et aujourd’hui, c’est l’ANAD qui est visé. C’est pour autant dire qu’il y a longtemps que le CNRD a commencé à faire la politique. Mais, ils s’enfoncent davantage. Dans ce projet de confiscation du pouvoir et d’implantation des points focaux à travers le pays pour des raisons électoralistes, ils sont même en train de mettre en place des conseillers uninominaux dans les 38 circonscriptions électorales du pays », a souligné Cellou Baldé lors de son passage lundi dans “On refait le monde” sur Djoma TV.
Beaucoup d’observateurs appellent les coalitions politiques dont l’ANAD à changer de stratégies, à cause du fait qu’elles n’ont pas réussi à faire fléchir la junte. Cellou Baldé dénonce la mauvaise foi de ceux qui ont une telle idée. Plus loin, il tente de démontrer l’impact du combat mené par ces coalitions sur l’agenda du CNRD.
« Le combat mené par les différentes coalitions a impacté. Si aujourd’hui les instances sous régionales et internationales notamment la CEDEAO n’ont pas accompagné le CNRD dans son agenda caché, dans ce pseudo dialogue qu’ils ont organisé et ils continuent à demander à ce qu’il y ait un véritable cadre de dialogue, c’est parce que notre combat a impacté et continue d’impacter. Après le dernier sommet de la CEDEAO qui s’est tenu à Bissau, il y a eu aussi la réunion de la troïka qui a eu lieu à Abuja et l’arrivée de Patrice Talon qui est annoncé. Donc tout ça, c’est l’impact de notre combat », soutient l’ancien député uninominal de Labé.