L’Assemblée nationale a autorisé, lundi 24 décembre 2018, la ratification de trois conventions avec la Société minière de Boké (SMB). Ces conventions portent sur la mine de Santou II et Houda, de la construction d’un chemin de fer et d’une raffinerie d’alumine. A chacune de ces conventions, l’Etat guinéen est actionnaire à 5%, soit au total 15%.
Les blocs bauxitiques de Santou II et Houda, dans la préfecture de Boké, avaient été remis à l’Etat guinéen en 2012 lorsque la compagnie BHP Billiton a arrêté ses activités. Selon le ministère des Mines et de la Géologie, les ressources de ces zones sont estimées à environ 1 milliard de tonnes de bauxite qui devront être converties en réserves certifiées à la suite des travaux de recherche. Cette partie va désormais être octroyée au consortium SMB-Winning. Les gisements, selon Dian Bailo Diallo, rapporteur de la commission Mines et Industries de l’Assemblée nationale, seront en exploitation en 2022 pour une production 10 millions de tonnes, 20 millions de tonnes en 2023 et 30 millions de tonnes en 2024. Les études techniques seront achevées en 2018 et le démarrage de la construction se fera en 2019.
La SMB devra construire une ligne ferroviaire de 135 km du port de Dapilon aux zones d’exploitation pour un coût de 1,2 milliard de dollars américains. Les travaux devront débuter 18 mois après l’octroi de Santou II et Houda et dureront trois ans.
Dans sa communication, l’honorable Dian Bailo a fait savoir que la durée de la convention et de la concession seront de 25 ans renouvelables par période de dix ans jusqu’à épuisement des réserves. Quant à celle de la raffinerie, elle sera de 33 ans. A la fin de cette période, la propriété de la raffinerie et du chemin de fer sera transférée à l’Etat guinéen.
« La SMB et ses sous-traitants directs seront soumis au régime du code minier pour les composantes mine, chemin de fer et raffinerie. Cependant, 8 ans de congé fiscal sont accordés à la raffinerie et au chemin de fer, la mine étant exclue du congé fiscal. De plus, 50% de réduction de l’impôt sur les sociétés sont accordés pendant 4 ans au projet pour réduire les charges et faciliter la mobilisation investissements », a précisé le député, avant de faire les avantages socioéconomiques de ces conventions : « Pendant la durée de la concession, l’Etat percevra 1,750 milliard de dollars us pour la taxe minière (extraction et exportation) ; 219 millions de dollars pour les dividendes au titre de sa participation dans le capital des sociétés de projet ; 930 millions de dollars pour l’impôt sur le revenu (BIC) ; 197 millions de dollars pour la retenue à la source sur dividendes (IRVM) ; 1,5% du chiffre d’affaires (mine, chemin de fer, raffinerie) pour le développement communautaire du BOT et d’autres intérêts commerciaux sur la bauxite qui revient à l’Etat, soit 3,3 milliards dollars us auxquels s’ajoutent le développement du corridor agricole pour le désenclavement, la modernisation des routes, 9000 emplois directs pendant la phase de construction, 50 000 emplois indirect dans la même période et 5000 emplois directs pendant l’exploitation, sans compter le chemin de fer et la raffinerie qui deviendront la pleine propriété de l’Etat après la durée de la période concessionnaire. »
Il faut rappeler que l’Etat guinéen est actionnaire à SMB-Winning à hauteur de 10%.