Du 26 décembre 2015 au 21 mai 2018, Mamady Youla a été à la tête du gouvernement guinéen. A la cérémonie de passation de services ce jeudi 24 mai 2018, il a parlé de son bilan et les défis qui attendent Kassory Fofana, le Premier ministre entrant.
La gouvernance de Mamady Youla, reconnait-il, a été d’une part émaillée de situations qui laissent à désirer. Néanmoins, le PM sortant a dit avoir posé des jalons allant dans le sens du développement durable.
« Sur le plan de la gouvernance de façon générale, le gouvernement a élaboré de nombreux textes législatifs et réglementaires et revu de nombreux textes déjà existants pour les adapter au contexte de la Guinée d’aujourd’hui, améliorant ainsi de façon significative le cadre de gouvernance régissant les activités dans le domaine socioéconomique, judicaire, politique, sécuritaire etc. », a édifié Mamady Youla.
« Sur le plan politique, bien que des sujets de divergence furent nombreux, et que persistaient la méfiance et de rancœur, souligne-t-il, j’ai pris l’initiative de lancer le dialogue politique qui a abouti à la signature de l’accord politique du 12 octobre 2016. Avec patience, pédagogie et fermeté, le gouvernement s’est attelé à la mise en œuvre des dispositions dudit accord politique. Ce qui a permis d’arrêter un calendrier électoral consensuel et de tenir les dernières élections locales de façon globalement satisfaisante“.
Sur le plan social, outre l’amélioration sensible de nombreux indicateurs sociaux de base, le gouvernement a maintenu le cap de réformes dans l’éducation et la santé. D’importants chantiers ont été ouverts souffrants de réelles perspectives de changement qualitatif dans ces deux secteurs, a-t-il souligné.
Considéré comme un acteur majeur dans le domaine de l’économie et des grandes réformes, Mamady Youla revient sur certaines réalisations: « Sur le plan économique, partant d’une croissance quasi-nulle, de déséquilibre accru de finance publique, de la suspension du programme avec le FMI. Et par conséquent, la suspension de la coopération avec la plupart de nos partenaires techniques et financiers, le gouvernement s’est attelé à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un vaste et ambitieux programme de réformes dont certains des actes majeurs ont été les suivants: -la relance du programme avec le FMI et l’établissement de la coopération avec les partenaires sociaux et financiers; -l’élaboration d’un nouveau plan de développement à moins terme; -le plan national de développement économique et social (PNDES) 2016-2020; -l’ouverture de discussion avec les partenaires techniques et financiers pour, d’une part: la négociation d’un nouveau programme au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et d’autre part, la préparation de la réunion du groupe consultatif de financement du PNDES 2016-2020. A cela s’ajoute la sortie de la Guinée des pays non coopérants de l’Union européenne dans le cadre de la lutte contre la pêche illicite. »
Les défis
Le désormais ancien Premier ministre rappelle à son successeur certains défis qui l’attendent : « Cultiver les vertus du consensus national autour des questions essentielles ; promouvoir le dialogue constructif pout résoudre le différend et redonner à la justice, au travail et au mérite, la place essentielle qui doit être la leur dans toute société qui aspire à un développement solide et durable. »
Série de réformes à dessein
Mamady Youla a affirmé, qu’il y a “la création d’un bureau d’exécution stratégique qui dote la Primature d’un véritable outil de réflexion et d’aide à la décision stratégique. Le lancement d’un important projet d’assistance technique et de renforcement de capacité appuyé par la Banque mondiale“.