En Guinée, l’élection présidentielle est programmée pour le 28 décembre 2025. Ce scrutin devrait, en principe, marquer la fin de la transition ouverte depuis le 5 septembre 2021.
Alors que sa candidature a été parrainée par les présidents des délégations spéciales, une question suscite le débat : le général Mamadi Doumbouya peut-il se présenter à cette élection sans démissionner de l’armée ?
La réponse se trouve dans la loi L/041 portant Statut général des militaires, qui précise clairement les obligations des militaires en activité. L’article 10 stipule : “Il est interdit au militaire en activité, d’adhérer à des groupements ou associations à caractère politique, syndical, ethnique, religieux ou régionaliste.”
L’alinéa suivant apporte une précision supplémentaire : “Le militaire demeure électeur. Toutefois, pour mener des activités politiques, il est tenu de présenter sa démission.”
Autrement dit, au regard de cette disposition légale, si le général Mamadi Doumbouya souhaite briguer la magistrature suprême, il devrait d’abord quitter les rangs de l’armée.
Cependant, il convient de noter qu’aucune disposition de la Constitution ni du Code électoral n’interdit explicitement à un militaire de se porter candidat à la présidentielle. Cette zone grise du droit alimente aujourd’hui les discussions autour de la légitimité et des conditions d’une éventuelle candidature du chef de l’État.
C’est un principe juridique connu : “Lex specialis derogat legi generali — la loi spéciale déroge à la loi générale”. Ainsi, le Statut général des militaires prime sur le Code électoral pour tout ce qui concerne les militaires. Cela signifie que la condition de démission prévue par la loi 041 reste applicable.
