En conseil des ministres, jeudi 23 juillet 2020, le ministre des Travaux publics a fait une Communication relative au programme d’urgence de réhabilitation des axes routiers principaux.
Dans sa communication, Moustapha Naïté a présenté un plan d’urgence d’élimination des points critiques sur certains axes routiers cette année et sollicité l’adhésion du ggouvernement pour sa mise en œuvre.
En 2010, a rappelé le ministre, plus de 80% du réseau était en dégradation plus ou moins avancée. Et qu’une décennie plus tard, à la fin des travaux en cours, le réseau routier passera de 43.348 Km à 48.986,91 Km dont 2463,5 Km de routes nationales bitumées (construction, reconstruction et réhabilitation) et 624,45 Km de voiries urbaines et des ouvrages de franchissement.
S’agissant des routes en cours de préparation et en construction, a-t-il souligné, plus de 800 km de routes nationales, plus de 100 km de voiries urbaines à Conakry et dans les villes à l’intérieur du pays, des ouvrages de franchissement de divers types et gabarits et des travaux d’échangeurs dans Conakry seront bientôt entrepris. Toutefois, a-t-il déploré, «en dépit de tous les efforts considérables consentis, l’état global du réseau routier national reste précaire».
Etant donné que «la grande partie des infrastructures routières est construite sous la 1ère République et une bonne partie des routes, toutes catégories confondues, est encore en terre. Elles ont été, pour la plupart, réhabilitées et certaines ont connu des réparations. D’autres par contre n’ont pas connu de travaux d’envergure (réhabilitation, reconstruction, construction) pour prolonger leur durée de vie alors que le volume du parc automobile notamment des camions poids lourds a connu une croissance exponentielle entrainant l’usure rapide des revêtements et la dégradation accélérée des routes», a-t-il justifié.
Face à cette situation, et dans le but d’améliorer l’état du réseau en souffrance, le ministère des Travaux Publics a initié un plan de travaux d’urgence de réfection d’axes principaux en état critique à la suite du Rapport d’Auscultation du réseau routier national réalisée avec l’assistance technique du PAST-UE qui révèle que l’état du réseau dit « Routes à risques » a atteint un niveau limite de dégradation et nécessite des interventions durant cette année 2020 ; faute de quoi plusieurs liaisons se verraient coupées sur le réseau.
«Les moyens consacrés actuellement à l’entretien routier dans toute son
envergure sont insuffisants», a laissé entendre le ministre des travaux publics avant de préciser que l’arrêté conjoint du ministère des Travaux Public et du ministère des Finances suivant les recommandations de l’Union européenne de relever la part de l’entretien routier sur le carburant (RER), n’est, à ce jour, pas appliqué. Cela dit, a-t-il expliqué, «si les moyens ne sont pas disponibles ou sont insuffisants, entre la période d’entretien courant et périodique et la phase critique (7-15 ans de vie), des travaux d’urgence s’imposent afin de maintenir un niveau de service de la route susceptible d’assurer une circulation acceptable pour l’usager. A défaut, interviendra une coupure de la route alors que les financements requis pour sa réhabilitation/reconstruction ne sont pas encore mobilisés».
Les résultats d’une campagne d’inspection du réseau routier national effectuée par les Services techniques de la Banque de données routières (Bdr) réalisée en 2018, ont révélé que sur les 2 235 km de routes nationales revêtues inspectés, 67% sont en bon état, 12 % sont dans un état moyen et 21% dans un état mauvais donc de dégradation avancée. Tandis que sur les 1 059 km de routes nationales en terre inspectés, seulement 43% sont en bon état, 17% sont dans un état moyen et 40% sont dans un mauvais état. Dans la capitale Conakry, sur 325 km de voies urbaines, seulement 7% étaient en bon état, 33% en état moyen et 61% en mauvais état.
«En 2018, sur instruction du Président de la République, une nouvelle campagne de travaux d’urgence spécialement pour la Capitale a été exécutée. Cette campagne a consisté pour le premier lot aux travaux de resurfaçage des chaussées, de bouchage des trous et réfections, de remise en place des bordures et trottoirs, de signalisation horizontale et verticale, de canalisation au droit des carrefours, de fournitures d’équipements, d’aménagement et d’entretien du réseau routier pour un montant de 301 447 346 823 GNF TTC et pour le deuxième lot portant sur les travaux de fermeture des caniveaux et construction des murets de protection, de traitement des accotements, d’équipements et matériels de nettoyage de chaussées et accotements pour un montant de 241 595 423 120 GNF TTC. Soit au total 543 milliards GNF TTC», a précisé Naïté.
Par ailleurs, le ministre des TP a informé que les travaux d’urgence à réaliser concernent 1 650 km linéaires de routes dont 965 km de routes revêtues et 685 km de routes en terre et requièrent un 978 milliards GNF soit 670 milliards Gnf pour les routes revêtues et 308 milliards Gnf pour les routes en terre.