La ministre de la pêche et de l’économie maritime a procédé à la remise officielle des infrastructures destinées aux femmes fumeuses et mareyeuse du port artisanal de Téminétaye, ce vendredi 24 juin 2022. Il s’agit d’une réalisation faite en partenariat avec la mairie de Kaloum sous le financement de l’UNICEF.
Au nom de la solidarité gouvernementale, les ministres Rose Pola Pricémou et Diaka Sidibé, respectivement ministre de l’information et de l’enseignement supérieur, ont accompagné leur homologue du ministère de la pêche et de l’économie maritime Charlotte Daffé, pour la remise de ces infrastructures, sous une forte pluie.
Il s’agit d’un hangar pour fumer les poissons avec des fours écologiques, deux blocs de latrines, une adduction d’eau potable et un centre d’encadrement dédié aux enfants. Ces infrastructures sont au bénéfice des femmes mareyeuse de Téminétaye.
Charlotte Daffé a d’abord tenu à remercier le partenaire financier qu’est l’Unicef au nom du Colonel Mamadi Doumbouya, pour les différents apports de cette institution en Guinée. Elle a ajouté que ces infrastructures contribueront à coup sûr, «à améliorer les conditions de vie et de travail des femmes fumeuses de Téminétaye, grâce au bénéfice économique qu’elles pourront tirer de l’augmentation du volume de la production.»
Selon les estimations du ministère de la pêche et l’économiste maritime, près de 200 mille personnes en Guinée tirent leurs moyens de subsistance de la valorisation et de la distribution des produits halieutiques, dont la majorité est constituée des femmes.
Ces infrastructures écologiques permettent à ces nombreuses femmes d’avoir un regard sur leurs enfants. Une situation inimaginable dans les temps passés selon les explications de la ministre Daffé :
«Aujourd’hui vous êtes rentrés visiter avec nous le centre de fumage. Vous voyez qu’on ne sent plus de fumée. Moi j’étais là, à la pause de la première pierre. J’ai dû sortir (à cause de la fumée). Je ne pouvais pas… Mais aujourd’hui j’ai fait la visite comme si on était dans un environnement normal. Donc, c’est vraiment écologique, cela respecte l’environnement.»
Elle soutient par ailleurs que le concept de ce projet «mérite d’être dupliqué afin d’assurer un meilleur avenir au secteur de la pêche et pour le pays.»
Les femmes qui travaillent dans cette zone pourraient tirer des bénéfices énormes sur ces infrastructures avec la bonne gestion : « Le message que l’UNICEF transmet, c’est juste un début… Si les femmes sont organisées, elles peuvent tirer 10 ou 20 fois plus, au niveau du hangar et au niveau du centre d’éducation communautaire. Nous sommes sûrs qu’avec ce qui a été fait ici, elles vont économiser sur le bois. Cela va contribuer à la diminution de l’utilisation des bois mais aussi elles vont avoir plus de ressources. Ce qu’elles mettaient dans le bois devient moins. Au niveau du centre, il est prévu pour 120 enfants de 3 à 5 ans. Il y a l’espace de jeux et celui d’apprentissage. L’autre message est qu’on utilise cette structure pour que très tôt dans la vie, on apprenne aux enfants la citoyenneté. Voilà, ils ont commencé à chanter l’hymne nationale en montant le drapeau. La culture de la paix, l’unité et la cohésion sociale», a exhorté la représentante de l’UNICEF en Guinée, Christine Naré Kaboré.
Les bénéficiaires n’ont pas manqué de formuler des prières pour tous les acteurs de ce changement positif dans leur façon de faire et de vivre, par la voix de la cheffe du port artisanal de Téminétaye, Salimatou Bangoura.
«Nous étions dans la boue quand il pleuvait. On remercie ceux qui sont venus nous enlever dans ce calvaire. Merci à l’UNICEF, merci au ministère, merci à la commune et au gouvernorat. Que tous ceux qui n’ont pas entendu leurs noms, s’y retrouvent. Les mots nous manquent pour exprimer notre satisfaction. Nous remercions Marie Pierre Poirier. C’est une première pour nous d’avoir une école dans ce port», a-t-elle exprimé.