Le cours de l’événement pousse à le présager, d’autant que les maladresses dans la gestion de cette autre crise, n’auront fait que renforcer le SLECG dans sa position qui se radicalise au fur et à mesure que le gouvernement prend des mesures inappropriées à la situation.
La dernière mesure dissuasive, annoncée par le gouvernement, à travers son porte-parole, Damantang Camara, est l’une des plus mauvaises, quand on sait que la grève est un droit qui ne saurait être sanctionné, nulle part, par le refus de payer les salaires aux grévistes.
C’est dire que le gouvernement Youla ne fait que montrer ses limites dans le traitement des crises en Guinée. Cela reste d’autant avéré, qu’il ne serait pas surprenant que le mouvement de grève ne se durcisse, surtout que d’autres syndicalistes éprouveraient, déjà, l’envie de se joindre au mouvement, comme pour le généraliser et l’étendre, si rien n’était fait, à l’ensemble des citoyens mécontents, pour une raison ou une autre.
Une année blanche n’est pas exclue, puisque le gouvernement ne connaît que l’adversité, pour trouver des solutions, parfois brutales. Il y a aussi la crise post-électorale à prendre en compte comme un facteur aggravant. En effet, mécontente des résultats qu’elle estime faux, l’opposition politique envisage, de son côté, une série de manifestations qui débutera par une journée ville morte prévue ce lundi.
Il faut dire que la situation sociopolitique en Guinée n’aura jamais été si tumultueuse, du fait de défiance des citoyens à l’égard des acteurs politiques. Le taux d’abstention aux récentes communales est l’expression la plus manifeste du profond malaise que vivent les guinéens.
C’est dire qu’il suffirait qu’une petite manifestation dégénère, pour que le feu soit mis aux poudres. La grève des enseignants serait-elle la goutte qui fera déborder le vase ? En tout cas, chacun, de son côté, doit faire preuve de retenue pour sauver le pays.