En prélude à la journée internationale du sport féminin, célébrée le 24 janvier de chaque année, notre reporter est allé à la rencontre des sportives pour en savoir davantage sur leurs conditions de travail. Certaines d’entre elles ont accepté de briser le silence pour dénoncer ce dont elles subissent, notamment le harcèlement.
De la piscine au terrain de foot, le harcèlement sexuel sévit dans de nombreuses disciplines sportives féminines. Alors que la plupart d’entre elles considèrent le sujet tabou par peur des représailles, d’autres assument et reconnaissent les abus dont elles sont victimes au quotidien.
C’est le cas de cette nageuse de profession, âgée de 25 ans, qui a requis l’anonymat. « Quand j’ai commencé à pratiquer la natation, je n’avais pas 14 ans. Mes parents m’ont cherché un coach privé pour me perfectionner afin d’intégrer l’équipe nationale. Mais très vite, le coach a commencé à abuser de moi avec des attouchements sexuels. Pour ne pas que mes parents me contraignent à arrêter, j’ai préféré me taire et ne pas en parler jusqu’au jour où un jeune avec lequel on s’entraînait à la piscine avait tente de me violer. C’est là que je décide de prendre la parole pour tout raconter. Dieu merci j’ai continué, mais j’avoue que c’est compliqué d’évoluer dans un monde majoritairement masculin. J’ai peur en permanence de me faire agresser ».
Par contre, Kadiatou Sylla, 21 ans, joueuse de l’équipe galaxie FC de Conakry, affirme n’avoir jamais été victime de harcèlement et n’en avoir pas constaté dans sa discipline. « Je pratique le foot depuis 2018, mais jusque-là cela ne m’est pas arrivé de me faire draguer ou même harceler dans ce milieu et je n’ai jamais entendu une coéquipière se plaindre ».
Handballeuse professionnelle, Bintou Oularé elle aussi n’en a pas été victime. « Personnellement, je n’ai jamais été victime de harcèlement et je n’ai jamais été mis au courant d’une telle situation dans le milieu du handball.
La plupart d’entre nous sont des universitaires, conscientes de la raison pour laquelle elles sont là, elles ne se laissent pas faire aussi facilement. Nos relations avec nos encadreurs sont strictement professionnelles. On se conscientise entre nous pour éviter de se faire avoir par qui que ce soit dans le milieu parce que moi mon éducation ne me permet pas de commettre certaines erreurs ».
Le harcèlement et les abus sexuels dans le sport féminin constituent un problème social qui existe depuis plusieurs années. Pourtant, elles sont nombreuses à continuer à garder le silence pour éviter de subir le regard de la société.