Le ministère public a été victime des menaces hier soir, c’est le substitut du procureur près le tribunal criminel de Dixinn qui l’a annoncé ce mercredi 23 septembre 2022.
C’est un procès à haut risque qui se déroule actuellement en Guinée. Tous les accusés dans les massacres du 28 septembre à Conakry, sont des hauts gradés de l’armée qui ont occupé les postes les plus stratégiques du pays. Parmi eux, le numéro un de la junte de l’époque, le ministre de la sécurité présidentielle, le secrétaire chargé des services spéciaux et de la lutte anti-drogue, le ministre de la santé et l’aide du camp du président lui-même.
Tous ont géré des équipes militaires et certains parmi eux étaient aux affaires jusqu’à la fin de l’année 2021. Puisqu’ils sont en détention préventive, on peut croire qu’ils ne peuvent pas menacer quelqu’un eux-mêmes, mais leurs amis et proches peuvent le faire.
Le substitut du procureur du tribunal criminel chargé de mettre la lumière sur les cas d’assassinat, de meurtres, de viols, de vols, de séquestration et de pillages… annonce qu’un des leurs à été victime de menace.
«Un des membres du parquet a été victime de menace. Et, cette menace monsieur le président, honorable assesseurs, nous la prenons au sérieux. Parce que nous sommes dans un procès qui est suivi à travers le monde entier. En ce que nous sachons, nous sommes en train de faire notre travail. Le ministère public est le représentant de la société. Nous tenons à préciser que ce travail là, nous allons le mener au prix de notre vie. Sous réserve, nous allons enclencher des poursuites sur la base de l’article 288 du code pénal. Nous tenons monsieur le président à rappeler que nous ne céderons à aucune menace et quiconque essayerait de nous menacer monsieur le président, puisque, la loi est là pour tout le monde, nous allons enclencher des poursuites. Ce que nous sommes en train de faire c’est la loi qui nous le demande et nous allons continuer de façon allègre», a déclaré le substitut Sidiki Camara devant le tribunal.