L’affaire opposant l’agent judiciaire de l’État aux habitants déguerpis de Kipé2 (Kaporo Rails) en plus d’être renvoyée pour une énième fois au 7 décembre 2018, se trouve désormais sur la table du procureur de la République.
Me Paul Yomba Kourouma qui a parlé au nom des avocats des victimes de déguerpissement a évoqué que l’État n’attache aucun crédit à la bataille judiciaire qui est déclenchée.
Justement parce qu’il(l’État) ne s’attendait pas. Résultat, «il a voulu juste user de ses privilèges d’action d’office, de décision exécutoire, sa puissance publique et l’argument de la force pour déguerpir des citoyens qu’il a lui-même régulièrement installés».
En matière de preuve, l’avocat des citoyens déguerpis de Kipé 2 communément appelé “Kaporo Rails” montre que l’État n’a pu produire aucune documentation ou pièce attestant un classement de cette zone et de sa propriété sur les lieux.
«L’État dépouillé de tout argumentaire a préféré aujourd’hui encore briller par son absence. Croyant que cette absence mettrait un terme au déroulement normal de cette procédure», révèle Me Paul Yomba.
Le dossier est communiqué au ministère public pour des observations. En attendant la continuité de la procédure le 7 décembre 2018, un délai de deux semaines est imparti au procureur de la République pour déposer lesdites observations.
Au final, il y aura un délibéré au cours duquel une décision sera rendue à la date «de la convenance du tribunal», explique l’avocat.
Les journalistes déployés pour la couverture de ce procès ont usé de leurs moyens physiques pour avoir une version de l’avocat qui s’y trouvait pour cette 5e audience ce vendredi 23 novembre, mais négatif. Dès après le renvoi, il n’a pas été aperçu dans le parage du TPI de Dixinn.
Plus de 200 familles sont concernées par ce processus de déguerpissement.