Suite à l’appel au dialogue lancé par le Premier ministre, le Ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation a adressé des courriers aux coalitions politiques. Sauf qu’en lieu et place d’un cadre de dialogue comme annoncé par Mohamed Béavogui, Mory Condé parle de la poursuite des travaux entamés il y a quelques mois.
Cet acte n’est pas du goût des acteurs politiques membres de l’ANAD. Interrogé, Dr Édouard Zotomou Kpogomou n’a pas manqué de mots pour dénoncer ce qu’il appelle de l’incohérence dans la démarche du gouvernement.
«Le premier ministre est venu parler d’un cadre du dialogue inclusif où on parlera sans tabou, si ça restait sur ce plan, on allait accorder le bénéfice de doute. Mais quand le ministre de l’Administration du territoire envoie des correspondances pour inviter les coalitions à la troisième session du cadre de concertation, alors là nous on dit c’est comme si on nous vendait un vieux plat dans une nouvelle assiette. Le goût n’a pas changé, c’est la même chose», estime cet acteur politique.
Pour le leader du parti UDRP, l’ANAD n’est pas prête à répondre à l’invitation telle qu’elle est faite par le ministre Mory Condé.
«Ce que les acteurs politiques ont demandé dans le cadre de la mise en place d’un cadre du dialogue, n’est pas ce qui a été annoncé. L’ANAD et certains acteurs du G58 n’ont pas pris part aux deux dernières sessions qui ont eu lieu, comme est-ce qu’on peut trouver des arguments pour aller à une troisième session qui est en train de jeter plus de confusion qu’il le faut ?», s’interroge-t-il.
A la question de savoir quels sont les éléments que le gouvernement doit inclure dans sa démarche pour que l’ANAD prenne part au dialogue, Dr Édouard Zotomou Kpogomou pense qu’il faut d’abord redéfinir le cadre et le réadapter à la demande des membres de cette coalition.
«Le cadre de concertation a été créé par décret et a défini qui doit être là, qui ne doit pas être là, la même chose doit être faite pour le cadre de dialogue. Que le CNRD prend un décret pour créer un cadre de dialogue comprenant non seulement les partis politiques, la société civile, les syndicats et les partenaires techniques et financiers de la Guinée. Une fois qu’on connaît cette composition-là, on aura que la donne a changée si on doit participer on participera. Si cela a été fait des au départ on ne serait pas là aujourd’hui», précise Édouard Zotomou Kpogomou.