Né vers 1850 à Donghol (Labé), Thierno Aliou Bhoubha Ndiyan était un grand waliyou du Fouta Djallon de la tribu des ururɓes, dès son jeune âge il s’est mis à la lecture du Coran aux mains de son père Thierno Mamadou fils de Mamadou.
Toujours dans les années de sa jeunesse, il est envoyé chez Thierno Bocar Poti Lelouma où il poursuivit ses études de théologie dogmatique (tawhid), de grammaire arabe (nahw) et de droit musulman (fiqh) avant de compléter ses études près de Labé auprès du marabout le plus réputé du Labé à l’époque, Thierno Doura Sombili.
Très apprécié par Alpha Yaya vers les années 1895, Thierno Aliou est peu à peu transformé par le chef de Labé de qadi (juge) à cause de son immense connaissance du droit musulman. Après la réorganisation judiciaire de l’Afrique Occidentale Française de 1903, Thierno Aliou est nommé par arrêté du 30 décembre 1905 assesseur du tribunal de Labé avant d’être nommé président de ce dit tribunal en 1912. Le 1er janvier 1913, Thierno Aliou est nommé chef de la province de Donghora.
« Lettré arabe de toute première valeur » comme le qualifiait Paul Marty et imam de la grande mosquée de Labé, Thierno Aliou a composé de nombreux ouvrages en arabe dont entre autre : Dourrat al-abrar, c’est-à-dire « La perle des gens vertueux» et Maqalid al-Saadah, fi Madhi seyid al-sadah, c’est-à-dire « Les clefs du bonheur, sur la louange du seigneur des Seigneurs ».
En 1917, l’administration coloniale le désigna avec d’autres marabouts éminents, pour former le Comité musulman de l’Afrique occidentale française (A.O.F). Il se rendit à Dakar où il fut chaleureusement accueilli par la population musulmane qui avait déjà eu écho de sa réputation.
Thierno Aliou meurt le 23 mars 1927 à son domicile à Labé, il fût enterré dans sa concession près de la grande mosquée de Labé, à sa mort son fils aîné Thierno Siradio le remplaça comme imam de la grande mosquée.
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