Fodé Tobolon Camara est accusé d’avoir tenté d’escroquer l’opérateur économique Saliou Kégnéko, PDG du groupe SONOCO, qui a eu l’intention de construire des infrastructures à Tobolon, situé à Kagbélen, dans la commune de Dubréka.
Selon les jeunes de la localité, il aurait approché l’homme d’affaire afin de lui soutirer une somme de trois milliards de francs guinéens. Face à l’opposition de la jeunesse, le scénario a tourné autrement.
A en croire aux termes de ces jeunes, l’opérateur économique cité ci-haut qui dispose d’une parcelle de 10 hectares, voulait construire une usine et plusieurs autres infrastructures privées là. « On lui a adressé une demande afin qu’il investisse dans la zone dans l’intérêt de tous. Monsieur Kégnéko a compris la volonté de la jeunesse de Tobolon et il a accepté. Il a même commencé à construire le forage et la ceinture pour le cimetière. Mais le chef de quartier est allé voir l’opérateur économique et lui dire de lui donner plutôt 3 milliards. Nous avons trouvé cela injuste… »
Pourtant, l’ambition de la jeunesse de ce quartier est d’avoir des infrastructures modernes dans cette zone, tels que le marché, un hôpital, une école publique, des forages et mettre le cimetière dans une cour.
De ce refus de coopération, est née une véritable divergence entre Fodé Tobolon et sa jeunesse. Dans la nuit du 3 février, des gendarmes ont débarqué chez le président de la jeunesse. Il fut kidnappé selon ses camarades en présence de sa famille, « sans convocation et sans plainte signifiant qu’il est en état d’arrestation », nous confie Aboubacar Lory.
Après le président de la jeunesse, une chasse à l’homme a été aussi lancée contre six autres jeunes hostiles aux ‘’mauvaises attitudes’’ du chef de quartier. Suite à ces cas d’arrestations, son bureau a été saccagé.
Pour défendre son image, Fodé Tobolon Camara aurait accusé la jeunesse d’avoir aussi reçu une somme de 700 millions de la part de Saliou Kégnéko. Un argument rejeté en bloc par le secrétaire de la jeunesse du bureau de Tobolon 2.
Toutefois, il estime que l’arrestation des 7 jeunes est liée à la destruction de son bureau ‘’rien d’autre que cela’’, a-t-il ajouté.
« Je ne connais pas l’affaire d’argent. Si ce monsieur Kégnéko est venu là-bas ou non, moi je ne connais pas. Tout ce que je sais, ils ont organisé une manifestation et ont saccagé le siège du quartier qu’on a construit. Personne n’a contribué pour la réalisation de ce siège, c’est pour l’Etat et non pour moi. Ceux qui se sont livrés à ces destructions ont été arrêtés. C’est à la justice de dire leur sort.»
Alkaly Mohamed Touré, l’avocat des jeunes arrêtés dit que le dossier est au deuxième cabinet d’instruction du tribunal de première instance de Dubréka. « Le juge d’instruction a fait l’audition de la partie civile et l’interrogatoire des inculpés. On a fait une demande de mise en liberté provisoire dans un premier temps qui n’a pas été acceptée par le juge d’instruction et également par le parquet aussi », a-t-il fait savoir.
L’avocat signale par ailleurs qu’il compte réitérer la demande de mise en liberté provisoire. « Parce que la loi prévoit que la demande peut être réitérée autant de fois. »