Une semaine après l’élection du maire à Matoto, qui a été finalement annulée par le ministre de l’Administration, El hadj Sékhouna Soumah, chef coutumier de la Basse Côté, a demandé au ministre Boureima Condé de laisser celui qui a gagné à Matoto, diriger la mairie.
« Ce que je vois actuellement à propos de la mairie de Matoto, ça fait pitié. C’est quelque chose qui ne fera que nous mettre en retard alors que nous avons devant nous d’autres élections plus importantes que celles-ci. Nous avons les élections législatives et la présidentielle à venir. Mais si on s’affronte pour des élections locales, que ferons-nous lorsqu’il s’agira des élections législatives ? Depuis combien de temps ces élections ont eu lieu ? Jusque-là, il y a plusieurs communes qui n’ont pas encore leurs conseils communaux installés », a d’abord indiqué El hadj Sékhouna Soumah.
Puis, il demande aux uns et autres d’arrêter la violence dans la région dont il est le chef traditionnel : «Arrêtez de provoquer des violences en Basse Guinée ! Celui qui a gagné l’élection à Matoto, quel que soit son parti politique, laissez-le diriger la commune. Ne gâtez pas notre pays ! On ne prépare pas une élection le jour du vote, on la prépare bien avant. Mais, on n’a pas besoin d’aller déchirer des bulletins, travestir les faits, on prépare l’élection avant d’aller sur le terrain. Vous les responsables des partis politiques, RPG, UFDG, UFR, etc. celui qui a gagné l’élection, laissez-le diriger, c’est un pouvoir local ça, ne prenez pas cela pour mettre au-dessus des élections nationales. »
Poursuivant, il demande au ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Général Boureima Condé, de laisser celui qui a gagné diriger la commune : « Je vais dire au ministre de l’intérieur que celui qui a la majorité à Matoto, ce sont les gens qui l’ont élu, ce n’est pas lui qui a voté pour lui-même. Donc il n’a qu’à le laisser prendre le pouvoir pour permettre de maintenir la paix et la quiétude dans le pays. Cela fait neuf mois depuis que ces élections ont eu lieu, jusqu’à présent on ne parle que de ça encore. Dans certains pays, on organise l’élection le même jour et on en finit avec le même jour, arrêtons-nous aussi de compliquer les choses qui sont simples. J’insiste là-dessus, si c’est Kalémodou Yansané qui a gagné l’élection à Matoto, qu’on le laisse diriger la mairie, si c’est Bangaly qui a gagné qu’on le laisse diriger, si c’est Bourama aussi, pareil. Cela ne dérangera en rien le pouvoir, ça ne dérangera pas la population. On parle quand même d’une seule commune alors qu’on a 33 communes urbaines dans le pays. Donc, on ne doit pas nous affronter pour le contrôle d’une seule commune.»