Depuis la prise du pouvoir par le CNRD, le Colonel Mamadi Doumbouya semble poser des actes salutaires aux yeux de plusieurs observateurs. Élie Kamano, pour sa part, conseille aussi le président de la transition d‘être beaucoup plus ferme dans ses prises de décisions.
«Le Colonel Doumbouya veut satisfaire tous les Guinéens ! Ça ne peut pas être possible. Il ne peut pas faire des homolletes sans casser des œufs. Une révolution qui est faite à moitié, sanctionne toujours. Pour le moment, il faut être plus ferme», a souhaité l’activiste Élie Kamano.
Dans cette décision de fermeté, le président du Parti Guinéen pour la Solidarité, de la Démocratie et du Développement (PGSD) estime qu’interdire Alpha Condé de ses mouvements et laisser ses anciens collaborateurs, est une décision de deux poids deux mesures: «lorsque nous parlons des anciens dignitaires, ça me met mal à l’aise, de savoir qu’Alpha Condé est dans ces conditions et que les autres soient de l’autre condition plus acceptable. Il y a une certaines libertés des mouvements… Quand j’entends Makanera venir s’asseoir dans les radios pour raconter du n’importe quoi ; Papa Koly Kourouma…, tous ces gens, je me dis qu’il n’y a pas assez de fermeté. Il faut que le président soit beaucoup plus ferme sur certaines choses. Parce qu’il ne peut pas satisfaire tous les Guinéens», a dénoncé Élie Kamano.
Pour cet activiste, la refondation de l’État prônée par les Guinéens ne peut se faire dans la précipitation. C’est pourquoi il souhaite une durée de trois ans pour la transition afin de bien ”nettoyer” la classe politique guinéenne.
«Lorsque j’ai vu les cinq points sur lesquels le CNRD repose, je me suis tout simplement appuyé sur le dernier point. La refondation de l’État. Alors, si on doit refonder l’État, il ne faut pas s’attendre à ce que cela soit fait dans deux ans. Le minium pour moi, c’est trois ans. C’est un débat qui va se jouer au CNT. Et cela va se jouer entre la jeunesse de la nouvelle génération politique et les anciennes générations», a laissé entendre monsieur Kamano, dans l’émission MIRADOR de la radio Fim, ce vendredi 22 octobre 2021.
Elie Kamano se sent peut-être des vertus de bon jeune patriote. Mais il ne peut pas parler au nom ne serait-ce que des autres politiques de sa génération. La refondation d’un Etat aussi carent, corrompu et ethnicisé que le nôtre, ne se réussit pas à coups de décrets présidentiels ou d’interdictions comme ce à quoi on assiste depuis la chute de la tyrannie de l’Etat-RPG/AEC.
Sinon, le CNRD ne réussira au mieux qu’à remplacer une ethno-dictature politique par une autre qui s’enracinera inévitablement au fil des mois et ce, malgré toutes leurs bonnes intentions.
La bonne manière de réussir cette transition, est de la faire courte (12 à 18 mois) et la consacrer à créer les bases réelles de l’Etat de droit qui pourrait mettre enfin le pays sur la voie de son unité et de son développement. Il faudra pour cela constituer un fichier électoral fiable et créer les conditions d’élections transparentes, démocratiques et acceptables par tous, en cumulant la présidentielle avec les législatives, idéalement. Les élections locales pouvant ainsi être organisées par le futur pouvoir élu démocratiquement.
Ce qui suppose que le CNRD et le gouvernement de transition auront engagé et réussi en amont toutes les restructurations nécessaires à l’assainissement du fonctionnement actuel de l’Etat, des institutions nationales et des organisations structurées de la société civile guinéenne. Toutes choses qui sont bien à la portée du bon tandem que l’on espère voir former le Colonel-président Doumbouya et son brillant PM Mohamed BEA !