Après l’interdiction de circulation des motos dans la commune de Kaloum, par le nouveau ministre de la sécurité et de la protection civile, Alpha Ibrahima Kèira ce 20 juin dernier, les utilisateurs des motos se préparent à défier la nouvelle mesure.
Stationnés dans différents points de la rentrée du centre-ville de Kaloum, ils sont nombreux ces chauffeurs de moto-taxi prêts pour l’affront contre les policiers dès ce lundi 25 juin, date de la rentrée en vigueur de la décision du ministre.
“Le lundi nous sommes prêts à descendre en ville, sinon nous coupons la circulation. si cela ne leur convient pas ils n’ont qu’à se préparer à nous arrêter tous parce que nous sommes motivés à aller là-bas” a tout de suite déclaré Mohamed Kourouma avec un ton décisif avant d’expliquer les conditions difficiles dans lesquelles ils vivent.
Pour lui, beaucoup de jeunes sont diplômés sans emplois, c’est avec ce métier “qu’on arrive à se débrouiller. S’ils interdisent la circulation des motos ça ne sera pas bon! c’est là-bas qu’on a notre gagne pain”.
Cigarette dans la bouche, avec un air plutôt calme, un autre motard préférant rester sous anonimat, annonce déjà l’échec de cette mésure: “leur mésure ne sera pas appliquée, puisqu’auparavant le président avait interdit notre circulation. Ça été le prétexte pour les policiers de nous raquêter avec 110 mille GNF. Et cet argent ne va pas dans les caisses de l’Etat, c’est devenu un business pour eux et leur nouvelle source de revenu”. Donc pour que cette décision soit appliqué, “les autorités doivent d’abord passer un communiqué au niveau de nos différents syndicats, essayer de règlementer notre métier, avant d’adopter ces genres de mesures” a-t-il préciser.
Quant aux particuliers, ils perçoivent cette décision comme inimaginable. Selon eux “c’est le seul moyen de transport qui nous permette d’éviter les bouchons et être à l’heure au boulot. Et ceux qui n’en on pas pas empreintent aussi ce moyen de déplacement avec les taxi-motos. S’ils interdisent cela ça sera le chaos” a déclaré Ousmane Sow employé dans une entreprise de la place.
Si pour d’autres l’affront est la meilleure solution, pour Thièrno Ibrahima Bah aussi conducteur de taxi-motos, l’heure est venu de chercher ses bénéfices ailleurs: “le lundi je sais que ça va chauffer mais moi je n’irai pas… Tout ce que nous voulons maintenant, c’est qu’ils nous donnent un autre boulot, puisque c’est ici que nous trouvons nos moyens de survie” a-t-il lancé à l’endroit des autorités.
Ainsi le ministre a annoncé la mise en place des services de contrôle au niveau de la Camayenne et Dixinn, pour l’effectivité de la mesure et éviter les bouchons au niveau du pont de 08 novembre.