Le porte-parole du collectif des enseignants contractuels non retenus au concours d’accès à la fonction publique, Elhadj Mamadou Diaka Sow, dénonce avec vigueur la mobilisation organisée par certains enseignants en faveur du CNRD. Il accuse ces derniers de sacrifier l’intérêt général du système éducatif guinéen pour préserver leurs privilèges personnels.

Contacté ce mardi 22 avril 2025 par Guinée360, le porte-parole du collectif a tenu à préciser que son organisation n’est en aucun cas impliquée dans cette initiative visant à célébrer les soi-disant acquis du CNRD dans le secteur de l’éducation. Pour lui, les priorités devraient être toutes autres.

“Ils ont fui les réalités, en vue de préserver des postes de responsabilité, en vue de préserver l’intérêt égoïste et personnel, en lieu et place de s’occuper des véritables problèmes du système éducatif guinéen”, a-t-il fustigé.

Elhadj Diaka Sow estime que le combat des enseignants devrait porter en priorité sur la situation des nombreux contractuels non retenus, laissés pour compte après le concours organisé par les autorités. Il rappelle que ce personnel est pourtant indispensable au fonctionnement du système éducatif.

“Pour l’instant, notre priorité est celle qui devrait aussi être celle du gouvernement guinéen, notamment du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation dirigé par Jean-Paul Cedy. La prise en charge des enseignants contractuels est cruciale. Il a lui-même reconnu un besoin de 8 000 à 10 000 enseignants, mais cela ne doit pas rester au stade des intentions. Il faut des actions concrètes”, a-t-il insisté.

Interrogé sur l’existence d’éventuels acquis du CNRD dans le secteur de l’éducation pouvant justifier une telle mobilisation, Diaka Sow nuance. “Certes, il y a eu quelques avancées, comme la prise en charge de certaines personnes. Mais malheureusement, cette prise en charge a été biaisée, car elle ne s’est pas faite sur la base du mérite. Je ne peux donc pas parler d’acquis. Pour moi, ils ont tué le système éducatif. En lieu et place des acquis, je parle de tueries pour le système éducatif, pour l’instant.”

S’il salue la volonté de figures syndicales comme Aboubacar Soumah du SLECG et Michel Pépé Balamou du SNE de défendre les enseignants contractuels non retenus, il déplore néanmoins leur participation active à cette mobilisation pro-CNRD.

“Quand un syndicat s’invite dans une alliance, même s’il est convié, il devrait se contenter d’un acte de présence discret. S’associer pleinement à une telle démarche, c’est ternir son image. Cela signifie aussi que sa voix perd en crédibilité face à ce genre de situation”, a-t-il conclu.