En Guinée, les organisations patronales ne conjuguent pas le même verbe ; ce qui les empêche de se retrouver autour d’une unique entité. Cette incompréhension entre les acteurs du secteur privé a des conséquences au niveau international, puisque là-bas, on ne peut affilier qu’une seule organisation. C’est donc pour mettre fin à cela que le président du Conseil national du patronat (CNP) de Guinée, Elhadj Habib Hann, a lancé un appel aux autres structures afin d’avoir une seule et unique organisation patronale en Guinée.
« Au niveau du patronat, jusqu’à présent il y a des divergences de points de vue. Le mieux c’est de mettre en place un patronat unique. Et c’est possible, dans la mesure où tous les efforts convergent vers la même vision de façon qu’on ait une entité. Moi je ne suis pas opposé que tout le monde soit autour de la table », a déclaré Habib Hann lors d’une conférence de presse qu’il a animée ce 21 mars 2022 au siège du CNP Guinée à Kaloum, avant de faire savoir qu’il est prêt à discuter avec les autres malgré le fait qu’il avait été élu dans la « transparence » : « Je suis élu démocratiquement dans la plus grande transparence. A cause de ça, je pouvais dire que je continue [mon mandat]. »
Pour lui, on ne peut pas parler d’unification et exclure des gens : « Le chef de l’Etat a fait un appel. Il a demandé que les patronats soient unifiés, mais pas dans l’exclusion. On ne peut pas unifier dans l’exclusion. Ce n’est pas possible. Ma vision a été de m’approcher du bureau exécutif, de parler avec eux et de leur dire ensemble exposons nos préoccupations, essayons de voir comment on peut arriver et mobiliser tout le monde et être autour de la table. Mais l’auto-proclamation ne conduit pas à la représentativité d’un bureau patronal. Un bureau patronal c’est quoi? Ce sont des hommes d’affaires qui sont élus par un congrès électif. C’est ce qui légitime un patronat. Et c’est ce qui est reconnu sur le plan international. Et c’est ce qui permet d’avoir des personnalités crédibles et représentatives. La cacophonie ne sert à rien. Aujourd’hui, c’est vrai qu’on est régi par des textes qui protègent les patronats, nous sommes tous des Guinéens, nous avons une vision c’est celle d’aider la gouvernance actuelle…»