En tournée à l’intérieur du pays, le ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté, Kalifa Gassama Diaby, a été surpris de voir sur la toile une vidéo dans laquelle le ministre des Sports, de la Culture et du Patrimoine historique, tient des propos «graves ». Il condamne ces propos et demande à son pool d’avocat d’engager une procédure judiciaire contre Bantama Sow.
Actuellement, le ministre Kalifa Gassama Diaby est en tournée de sensibilisation sur la paix, la quiétude nationale et de la cohésion sociale. Il se rend dans différentes localités du pays qui ont enregistré des violences post-électorales, notamment à Dabola et à Dinguiraye. Pendant qu’il est en train de recoller les morceaux pour éviter le pire pour le pays, le ministre Bantama Sow est en train de raviver les tensions, puisque, dans une vidéo diffusée sur la toile, il lance un appel considéré comme violent.
«Ces propos de Bantama sont graves, encore plus graves de la part d’un représentant de l’Etat. Ces propos sont injustifiables et inacceptables, quand on sait à quel point la violence dans notre pays a créé tant de victimes, de tristesses et de douleurs dans les familles et dans le pays, avec leur cortège de frustrations et de sentiments d’injustices. Dès lors, le mécanisme de veille et de surveillance annoncé au nom du chef de l’Etat et du gouvernement au peuple, et dans les partis politiques, s’appliquera à l’auteur de cette vidéo qui circule dans les médias et sur les réseaux sociaux, je veux parler des propos du ministre des Sports et de la Culture, Bantama Sow. Ses propos sont graves, anti républicains et inacceptables », a affirmé le ministre Gassama en réponse à une question qui lui a été posée sur ce sujet par la presse qui l’accompagne dans cette tournée.
Récemment, il avait mis en garde tous ceux qui tiennent des discours de ce genre et le ministre Bantama Sow a fait fi de cette mise en garde de son collègue du gouvernement pour tenir de tels propos. La réponse du ministre Gassama Diaby ne s’est pas fait attendre: « Non seulement la justice sera immédiatement saisie par le pool d’avocats, mais aussi l’inscription sur le fichier de signalement destiné à l’information auprès de la Cour pénale internationale (CPI), pour ses besoins ultérieurs si nécessaire, est automatique et inévitable. Et ce sera fait».
Il poursuit son intervention en rappelant qu’il ne va laisser personne tenir des propos visant à diviser les Guinéens : «Je l’ai dit et je le redis, nous ne laisserons personne opposer, par des propos et des actes, des Guinéens, des frères et des sœurs. Nous ne laisserons plus rien passer de ce genre de propos et d’attitudes, quelque soit l’auteur ou les auteurs. Personne n’est au dessus des lois, personne, qu’on soit membre du gouvernement ou pas, responsable public ou politique, simple citoyen ou agent de sécurité. »
Informé de la circulation d’une autre vidéo d’un candidat aux élections du 4 octobre appelant à la violence, Gassama Diaby a promis d’ajouter sur sa liste l’auteur de cette dernière vidéo. Selon ses proches, l’authenticité de cette vidéo est en train d’être examinée.
«Personne n’a le droit d’inviter des Guinéens à s’en prendre à d’autres Guinéens. Cela est moralement et juridiquement inadmissible. S’il y a des problèmes et des victimes, c’est à la justice de s’en occuper. Et il revient à la justice de prendre et d’assumer sa responsabilité devant le peuple et pour le peuple. Je leur y invite au nom de la République et de ses valeurs», a ajouté le ministre Gassama Diaby.