La Guinée connaît des tensions sociopolitiques relatives au projet de changement de constitution depuis des mois. Cependant, le principal concerné (Alpha Condé), travaille “sérieusement ” dans d’autres pays pour le retour de la stabilité.
Le président guinéen est désigné pour les médiations en Guinée-Bissau, au Togo et en Gambie. À travers ses efforts dans ces pays, Alpha Condé est apprécié pour des actes déjà posés ou encore ceux en train d’être posés. C’est le cas dans le pays voisin, en Guinée-Bissau.
À en croire le président de l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH), Alpha Condé a le mérite d’avoir été désigné comme médiateur au Togo, en Gambie et en Guinée-Bissau. Mais il veut mettre de l’ordre dans la gouvernance de ces pays et créer les conditions de désordre dans son pays.
“Quelle est cette façon de percevoir l’historique d’un leader, d’un opposant qui a toujours combattu la mal gouvernance!”, exprime le président de l’OGDH, Abdoul Gadiry Diallo.
Le Chef de l’Etat est apprécié par le défenseur des droits de l’homme de s’être battu pendant des années pour la démocratie. Il a le bonheur de n’avoir jamais été compromis dans la gestion des affaires de l’Etat. Historiquement, on trouve que c’est le plus proche des aspirations que l’on pouvait avoir. “Son élection avait suscité beaucoup d’espoirs[…]”, soulève Abdoul Gadiry Diallo.
“La Guinée est un pays où c’est le même système qui fonctionne depuis qu’on est indépendant”. Le président de l’OGDH ajoute que les cadres qui ont poussé Général Lansana Conté à faire sauter le verrou du nombre de mandats en Guinée, en 2001, sont les mêmes profiteurs qui gravitent autour du pouvoir en place.
“Malheureusement pour nous, aussi longtemps que ce système fonctionne, on ne va pas s’en tirer “, prévient-il.
Si Alpha Condé en 2010 avait le bénéfice de la bonne foi, ce n’est plus le même Alpha Condé qu’on entend aujourd’hui. “Son discours a littéralement changé. C’est une déception pour le Guinéen qui pensait qu’on aurait pu compter sur lui pour améliorer la gouvernance en Guinée”, a évoqué le président de l’OGDH.
En terme de respect des droits humains, la Guinée n’est pas un bon exemple selon l’analyse de ce défenseur des droits de l’homme.
D’ailleurs, pour que la Guinée sorte tête haute après sa deuxième participation à l’Examen Périodique Universel (EPU) en janvier 2020, il faudrait se débarrasser du système dénoncé ci-haut, avertit-il.
21 personnes ont été tuées depuis le début des marches de protestation contre le changement de constitution en Guinée. L’organisation dirigée par Abdoul Gadiry Diallo, dans une déclaration a lancé des appels pour une sortie de crise.
D’abord au gouvernement guinéen, afin qu’une commission indépendante d’enquête soit mise en place pour élucider les conditions dans lesquelles toutes ces personnes sont mortes.
“Au corps de la magistrature, notamment au Parquet, pour que tout acte juridiquement répréhensible soit suivi d’une procédure sans aucun parti-pris et dans le strict respect des règles régissant un état de droit. Aux acteurs politiques de s’assurer du respect par tous, des itinéraires fixés chaque fois qu’elles organisent des manifestations”, indique la déclaration.
L’OGDH interpelle en outre les autorités communales pour que toute requête de manifestation qui leur est adressée soit traitée dans les délais requis” afin d’éviter des situations aussi déplorables que celles enregistrées le 14 novembre 2019 ou encore des incohérences comme celles qui avaient conduit au massacre du 28 septembre 2009″.
La communauté internationale devrait aussi faire preuve de fermeté lorsqu’il est question du respect des règles démocratiques et de la bonne gouvernance. “Il ne sert à rien d’user du langage diplomatique là où le besoin de fermeté s’impose”, recommande le président de l’OGDH, Abdoul Ghadiry Diallo.