Mise en place de patrouilles mixtes à Conakry, communautarisation du débat politique, ou encore la question d’un 3ème mandat pour le président de la République, ce sont des questions qui ne cessent de faire grincer les dents dans l’opinion publique guinéenne.
Si pour certains l’heure est grave, le député uninominal de Gaoual, Ousmane Diallo, relativise ces questions brûlantes de l’actualité. Il mise tout simplement sur un sursaut patriotique de la population.
“Je ne vois pas comment en 2018, des cadres de cette nature peuvent encore croire que quand un président ou n’importe qui arrive à une responsabilité, doit y mourir. Les Guinéens rêvent à une alternance dans tous les secteurs de notre nation. Si leur idée est de penser qu’il n’y a pas d’alternative possible sauf Alpha Condé, ils se trompent. Les Guinéens les combattront de la meilleure manière possible“, a tranché tout simplement, le chargé de communication intérimaire de l’UFDG, face à la sortie du ministre d’Etat secrétaire général à la présidence, Kiridi Bangoura, sur France24.
Naby Youssouf Kiridi Bangoura avait laissé entendre que “c’est au peuple de décider” sur la question du 3ème mandant devant les journalistes français, tout comme certains cadres de RPG (parti au pouvoir) qui affichent le même discours.
En entretien avec nos confrères d’Espace FM, ce mardi 20 novembre, Ousmane Gaoual a d’ailleurs dévoilé la convergence de tous les acteurs sociaux vers une alternance en 2020. Pour lui, “le désir de changement, de voir une alternance démocratique dans le pays n’est pas seulement incarné par les gens de l’opposition. Il est aussi dans l’esprit de la plupart de nos concitoyens, même s’ils estiment qu’ils ne sont pas forcément pour l’opposition ou pour l’UFDG“.
D’ailleurs la barrière communautariste ne pourrait être un obstacle à ce changement. Puisque d’après ses analyses, les Guinéens ne sont pas en conflits entre eux, mais plutôt en combat contre un régime ,”répressif et criminel”.
L’exemple frappant serait qu’ “on a essayé depuis 2010 de montrer qu’en Guinée Il y a deux grand partis politiques dont un parti peulh UFDG et un parti malinké RPG. Ensuite dans les démonstrations, on montre que ces deux communautés sont inconciliables. Mais quand on regarde les faits, rien qu’à Conakry, nous avons un quartier qui est la cible de toutes les exactions du pouvoir qui est Bambéto. Tout près vous avez une communauté malinké à Kipé. Jamais plus grand jamais des gens n’ont quitté Bambéto parce qu’ils sont Peulhs, pour aller s’attaquer aux malinkés de Kipé, et vice-versa. Hors vous les montrez comme des communautés antagonistes incapables de vivre ensemble“.
Ainsi, sur la question de la mise en place des patrouilles mixtes (police, gendarmerie et armée) sur les axes de la ville de Conakry, Ousmane Gaoual estime qu’il “n’y a aucune nécessité de mettre des patrouilles mixtes. Le maintien d’ordre n’est pas concerné par les patrouilles, quand on invoque la loi sur le maintien d’ordre ça n’engage que la police et la gendarmerie. On n’a pas à faire à des animaux ou à des ennemis, mais plutôt des militants en colère, qui cherchent un espace pour l’exprimer“.