De nombreuses insuffisances ont été décelées dans la chaine des dépenses publiques lors de récentes études, notamment la limitation de l’indépendance des contrôleurs financiers, la confusion des tâches entre l’ordonnateur, le contrôleur financier et le comptable public.
A la suite de la prise du pouvoir par le CNRD le 5 septembre 2022, des réformes dans la gestion des finances publiques ont été entreprises corriger cette triste réalité. Afin de permettre aux contrôleurs financiers de s’approprier ses réformes, une formation a été organisée en leur faveur, par le Bureau technique d’appui à la programmation (BETAP) et la Direction nationale du contrôle financier.
Cette formation de cinq jours est axée sur la loi organique relative à la Loi des Finances et ses textes d’application, le manuel de procédure d’exécution des dépenses publiques, le manuel de procédure de contrôle financier.
« Des récentes études réalisées révèlent que des fonctions de contrôle souffrent encore du fait de la limitation de l’indépendance des contrôleurs, d’un partage des rôles et responsabilités inconvenables entre l’ordonnateur, le contrôleur financier et le comptable public, tout au long de la chaine des dépenses. Cette situation peu reluisante a conduit le Gouvernement guinéen à initier de grands chantiers de réformes en vue d’apporter une grande efficacité dans la mobilisation des recettes et dans la rationalisation des dépenses publiques. L’objectif de ces réformes est d’asseoir au mieux la durabilité des actions de renforcement de la gouvernance afin d’assurer une mobilisation accrue et soutenue des ressources de l’État bénéfiques aux investissements publics », a souligné, Mamadou Gando Bah, Directeur national du Contrôle financier, avant d’insister sur le fait que le manque de renforcement des capacités des contrôleurs financiers a commencé à se faire sentir : « Le départ massif des contrôleurs expérimentés a obligé la Direction nationale du Contrôle financier à miser sur des jeunes certes brillants, possédant peu d’expérience dans la gestion des affaires publiques. Le manque de renforcement de capacité se remarque dans la pratique quotidienne de certains contrôleurs financiers sur la qualité des actes qu’ils posent, le retard dans la remontée des informations statistiques, des rapports périodiques ainsi que leur degré de fiabilité. L’objet de cet atelier de formation est de permettre aux participants de maîtriser les innovations en matière de contrôle financier ; comprendre les enjeux du contrôle et leurs responsabilités, s’approprier de manière plus solide l’exécution des dépenses et le manuel de contrôle financier; renforcer leur capacité dans le contrôle et le suivi du plan d’engagement trimestriel; les outiller dans la remontée des statistiques et de la comptabilité budgétaire».
Dans son intervention, le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, Dr Lanciné Condé, a indiqué que ce renforcement des capacités des contrôleurs financiers était nécessaire : « Cette formation n’est pas tombée du ciel. C’est l’un des maillons de refondation voulue des administrations notamment des administrations économiques et financières. »