L’interrogatoire à huis clos de l’une des présumées victimes de viol lors du massacre au stade du 28 septembre 2009 s’est poursuivi ce lundi 20 février 2023, au tribunal criminel de Dixinn.
À la sortie de la salle, les avocats des différents partis ne sont pas unanimes quant à la véracité du récit de la victime qui a souhaité témoigner à visage couvert. Pour Me Pépé Koulémou du collectif des avocats de Moussa Dadis la victime a confirmé certains faits acquis aux débats précédents : « notamment la présence de Toumba Diakité. La dame a fait un développement en disant que Toumba était effectivement au stade et a tiré en rafale sur les citoyens. Ça a été acquis aux débats. Cela n’a rien de tabou. »
Pour les faits dont elle est présumée victime l’avocat indique que la victime n’a pas apporté de preuve et les personnes citées ne sont pas dans le box des accusés.
« La dame a donné des noms des personnes qui auraient commis des cas de viols. Parmi ces noms, il n’y a aucun nom des personnes qui sont dans le box des accusés. Elle n’a rapporté aucune preuve. Le viol est une infraction matérielle. Il ne s’agit pas de faire de simples déclarations. Il faut apporter la preuve de ce dont elle aurait été victime. En réalité la dame n’a pas dit en quoi elle a été victime. Elle n’a même pas dit le nom d’une personne qui aurait entretenu de force des relations sexuelles avec elle. Il n’y a pas de certificat médico-légal. Jusqu’à présent nous n’avons aucune pièce justifiant les faits pour lesquels elle s’est plainte », a déclaré Me Pépé Koulémou.
De son côté, Me Alpha Amadou DS Bah de la partie civile lui, estime que ce témoignage corrobore l’essentiel des faits que la victime aurait subie.
« Elle a réitéré toutes les informations qu’elle avait données son procès-verbal et a ajouté d’autres informations qui confirment effectivement qu’elle a été victime de viol. Pour l’essentiel, elle a réitéré ses dires. Nous pensons qu’elle a dû convaincre le tribunal par rapport aux faits qu’elle a effectivement subi ».
Sur les doutes de Me Koulémou, l’avocat de la partie civile précise : « Le certificat médical est versé au dossier. Je pense que Me Pépé devait faire plus d’efforts en consultant les pièces du dossier. Son viol est avéré et elle a fait des révélations en ce qui concerne l’auteur de son viol. Celui-ci n’est pas pour le moment poursuivi mais nous menons des enquêtes pour ça. On connaît son prénom, mais malheureusement on ne connaît pas sa localisation… Le huis-clos va continuer en ce qui la concerne. Dès qu’elle va terminer la prochaine partie civile qui comparaîtra ce sera public et tout le monde sera invité. »