La fixation de la caution pour la participation à la présidentielle ainsi que le plafonnement du budget pour la campagne est diversement appréciée par les acteurs politiques.
La CENI a fixé ce mardi la caution pour la participation à 800 millions et le plafonnement pour la campagne à 20 milliards.
Un montant est jugé colossal par le président du Parti de la Libération Populaire (PLP).
Joint au téléphone par notre rédaction ce mercredi 19 août 2020, le président de cette formation politique de l’opposition affirme que la CENI n’a pas pris en compte la réalité actuelle de la Guinée en prennant cette décision.
Cheick Traoré déplore le fait que le montant soit jusqu’à ce niveau vu la configuration politique du pays et surtout avec la situation de la crise sanitaire.
« Nous sommes en pleine pandémie qui a touché tous les secteurs d’activité. Donc nous nous pensons que 800 millions c’est vraiment trop », a réagit-il au bout du fil
Pour lui, avant de fixer ce montant, la commission électorale nationale indépendante devrait tenir compte de beaucoup de facteurs.
« Je pense que la CENI devrait tenir compte du contexte sous-régional. Parce que lorsque vous faites allusion à certains pays de la sous-région pour fixer une somme comme ça, vous devrez d’abord tenir compte du PIB de tous ces pays-là », a indiqué l’opposant
L’autre facteur qu’il a dénoncé dans la démarche de l’Institution au cours de cet entretien, c’est le délai lié à la mobilisation de ce montant.
« Le délai que la CENI a donné aux partis politiques qui doivent participer à cette élection ce n’est pas favorable pour pouvoir mobiliser ce montant afin de mener la campagne. La réalité guinéenne n’a pas pris en compte, mais il fallait faire en sorte que nous soyons autour de 500 millions ».
Par ailleurs, cet acteur politique affirme que, cette décision de la CENI donne raison à ceux qui pensent qu’en Guinée, «il faut être riche pour briguer la magistrature suprême ».
« Ça veut dire tout simplement quelque soit les idées et les projets que vous avez pour le développement de ce pays, mais il faut d’abord se faire suffisamment d’argent et c’est ce qui est regrettable, ce n’est pas normal », dénonce le responsable à la mobilisation de la Coalition de l’opposition démocratique extra-parlementaire
Malgré ce qu’il qualifie de mauvaise volonté de la CENI de « mettre au pas certains partis politiques », Cheick Traoré annonce tout de même une réunion de la CODEP pour voir comment présenter un candidat à la présidentielle du 18 octobre.
« Ce qui est sûr nous allons présenter une candidature unique au niveau de la coalition pour aller à cette élection. S’il y a une possibilité d’élargir nous le ferons », a conclut le patron du Parti de la Libération Populaire