Amadou Bah né en 1972 à Lelouma en Moyenne Guinée, marchand de profession domicilié au quartier Dixinn marché est la deuxième et dernière victime qui a été entendue ce mercredi 19 juillet à la barre du tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel dans le cadre du massacre du 28 septembre 2009.
La victime dit avoir reçu une balle au Stade au niveau de son pied. Mais malheureusement, il n’a pas pu identifier l’agent qui a tiré sur lui, encore moins le corps d’armée auquel il appartient. Selon son témoignage, les tirs ont commencé aux environs de 9 heures vers l’Université Gamal, lorsque «des gendarmes» à grand nombre ont fait irruption au stade.
«Lorsque les tirs ont commencé, il y a eu la panique, mais quelqu’un, nous a dit de ne pas avoir peur et qu’il n’y aura rien. Entre-temps les gendarmes rentraient petit à petit. Nous avons tenté de fuir vers Maroccana, on a trouvé que c’était impossible parce que là-bas aussi c’était barré, on a fait demi-tour pour revenir vers la grande porte, nous y avons trouvé les agents qui portaient les t-shirts noirs. On a pris l’initiative de reculer pour chercher à escalader le mur. C’est en ce moment qu’ils ont tiré sur moi. J’ai reçu une balle au niveau de ma cuise, l’os était sortie dehors, je suis tombé, les gens ont dit qu’ils ont tiré sur Amadou. Ils m’ont pris, ils ont tenté de m’emmener avec eux, arrivé à la porte ils se sont rendus compte qu’ils ne pouvaient pas partir avec moi, ils m’ont abandonné là-bas et ont continué. En ce moment ça tirait de gauche à droite, chacun cherchait à se sauver », témoigne la victime.
Selon lui, c’est en ce moment que les équipes de la croix rouge sont arrivées sur place pour tenter de secourir les victimes. «Ils m’ont trouvé dans cet état, ils m’ont pris et m’ont fait sortir du stade, ils m’ont embarqué dans leur Pick-Up, ils nous ont conduit à la Gendarmerie chez Général Baldé où on a trouvé d’autres victimes, de là-bas, ils nous ont conduit à l’hôpital Donka où je suis resté sous traitement intense pendant trois mois. Les ONG de défense des droits de l’homme ont pris l’engagement de nous prendre en charge».
Suite à l’ouverture de ce procès, la victime dit rester derrière la décision du tribunal. Toutefois, Amadou Bah demande à ce que justice soit rendue et que les coupables soient punis à la hauteur de leur forfaiture.
Les audiences ont été renvoyées au 24 juillet prochain pour la suite des débats dans cette affaire.