Le procès qui oppose le ministère public au secrétaire général de la FESABAG, Abdoulaye Sow s’est ouvert ce mardi 19 juillet 2022, devant le tribunal de première instance de Kaloum. Le syndicaliste est poursuivi pour ‘’Atteinte au respect dû à la justice et outrage à magistrat’’. Des faits prévus et punis par les articles 363 et 739 du code pénal.
Appelé à la barre, le prévenu a décliné son identité suivi de son état civil. Interrogé, par ailleurs par Kabinet Keita, président du tribunal de première instance de Kaloum, l’accusé a nié les faits qui lui sont reprochés. Dès l’ouverture de l’audience, les avocats de la défense ont révélé des observations sur la qualité de l’association des magistrats de Guinée qui s’est constituée en partie civile dans cette affaire. Ladite association, d’après eux, n’a pas cette qualité puisqu’elle ne dispose pas, estiment-ils, les documents de sa création, de son statut et de règlement intérieur qui prouvent qu’elle existe légalement. Par conséquent, la défense a demandé au président du tribunal de les déclarer irrecevables en ouvrant les débats de fond.
La partie civile, quant à elle, a fondé son raisonnement sur l’artiste 4 du code de procédure pénale. Selon elle, il revient au président du tribunal de trancher entre eux, les avocats, en décidant de poursuivre les débats ou de renvoyer le procès.
Le ministère public lui, a sollicité le renvoi du procès à deux semaines et le retour d’Abdoulaye Sow en prison, le temps pour les avocats de la partie civile de constituer les dossiers que la défense exige. Une demande immédiatement rejetée par cette dernière, la défense qui voit en ministère public «une mauvaise foi pour « injustement» maintenir leur client en prison pendant les deux semaines alors qu’ils pouvaient réunir ces dossiers avant le jour du procès.
Au terme des échanges entre la défense, la partie civile et le ministère public, le juge a pris sa décision. Kabinet Keita a d’abord suspendu l’audience pour une heure. Il a ensuite demandé aux avocats de la partie civile d’envoyer dans cet intervalle exclusivement, les documents réclamés par la défense.
Ce premier jour de l’audience dans le procès du ministère public contre Abdoulaye Sow, secrétaire général de la fédération syndicale autonome des Banques et Assurances de Guinée (FESABAG) a connu la présence dans la salle des nombreux syndicalistes. Notamment, de Michel Pépé Balamou du SNE et du Foniké Menguè du FNDC qui a particulièrement serré la main à Abdoulaye Sow en signe d’encouragement, après la suspension de l’audience.
De l’autre côté, vers l’ouest du tribunal à quelques encablures, des travailleurs de banques y étaient mobilisés. Ils scandaient les slogans : «Libérez Abdoulaye Sow !» ; « Justice zéro!»
Les agents de la police se trouvent par endroits, pour assurer la sécurité de la zone en y installant des barres de fer. La garde pénitentiaire y était également mobilisée. Elle surveillait et continue de surveiller n’importe quel mouvement dans l’enceinte et aux alentours du tribunal. Le tout était sous une pluie battante sur Conakry.
À suivre…
Djély Mamadou Kouyaté