Depuis plusieurs jours, l’accès à Internet est devenu rare en Guinée, perturbant le travail des médias en ligne. Le président de l’Association guinéenne de la presse en ligne (AGUIPEL), interrogé le vendredi 19 mai 2022, a contacté les autorités du pays. En l’absence d’une réponse satisfaisante, il invite les journalistes à boycotter la Semaine de l’information et de la communication organisée par le gouvernement.
“Nous avons eu des échanges hier avec la ministre de la Communication et Ousmane Gaoual Diallo également. Les réponses que nous avons reçues ne sont pas satisfaisantes. Nous avons été informés qu’il y a un instrument installé à la Guilab qui permet aujourd’hui non seulement de couper internet, de réduire l’audience des sites qu’ils veulent et dans une deuxième phase qui pourrait même aller lire le mail de n’importe qui. C’est un instrument qui est installé depuis le mois de novembre qu’ils ont expérimenté et apparemment ça marche bien. C’est un instrument puissant de censure et vous voyez les effets aujourd’hui. L’accès aux réseaux sociaux ainsi que les sites internet est impossible”, a expliqué Amadou Tham Camara dans l’émission Mirador de la radio Fim Fm.
Pour protester contre cette situation qui perturbe le fonctionnement des médias dans le pays, les associations de presse guinéennes prévoient de déposer une plainte contre l’ARPT, selon les propos d’Amadou Tham Camara : “En toute responsabilité, nous avons fait appel à un huissier pour constater la situation, et le constat est accablant. Nous allons donc engager des poursuites contre l’ARPT pour tous les préjudices subis. En la matière, la loi est claire : si un média est en infraction, il y a une procédure à suivre, mais vous ne pouvez pas empêcher des entreprises de fonctionner de cette manière, pour des raisons que j’ignore.”
Le président de l’Association guinéenne de la presse en ligne (AGUIPEL) a critiqué la récente déclaration du porte-parole du gouvernement qui a menacé de fermer certains médias du pays. Amadou Tham Camara considère que cette déclaration d’Ousmane Gaoual constitue une menace pour la liberté de la presse et un recul pour la démocratie.
“Nous sommes profondément déçus qu’un homme aussi brillant (Ousmane Gaoual Diallo) puisse faire une déclaration aussi radicale. C’est une menace pour la liberté de la presse, un recul pour la démocratie et cela est inacceptable”, a-t-il ajouté.
Pour conclure, il demande à tous les journalistes guinéens de boycotter la Semaine de l’information et de la communication prévue la semaine prochaine à Conakry.
“Nous demandons donc à tous les médias de ne pas participer à la Semaine de la communication et de l’information initiée par le gouvernement la semaine prochaine. Il est inconcevable de nous censurer et de nous demander ensuite d’assister à un tel événement. Dans les 48 prochaines heures, nous nous réunirons pour prendre d’autres mesures et nous vous tiendrons informés”, a-t-il conclu.