Le 19 avril 2023, le procès de Oyé Guilavogui, ancien ministre des Postes et Télécommunications, a repris à la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). Deux témoins, dont l’ancien Administrateur général des grands projets (ACGP), Mamady Condé, également connu sous le nom de “Thalès”, ont comparu devant la cour.
Dans son témoignage, Mamady Condé a donné sa version des faits concernant l’affaire des 50 millions de dollars américains destinés à relancer la Société des Télécommunications de Guinée (SOTELGUI). Il a déclaré que l’ACGP n’avait pas joué un grand rôle dans cette affaire, car le financement de la SOTELGUI avait été assuré par un prêt d’Exim Bank accordé à l’État guinéen, qui l’a ensuite rétrocédé à la SOTELGUI. En ce qui concerne l’exécution du projet, la SOTELGUI avait signé un contrat avec Huawei, un équipementier, et l’ACGP n’avait pas été impliquée dans cette procédure.
‘’Thalès’’ a également expliqué que le principe de ce contrat était que le bailleur de fonds, Exim Bank, paie le fournisseur et le prestataire sur la base des preuves de l’exécution des travaux objets de contrat, à savoir la fourniture et la pose d’équipements. « En 2014, dit-il, l’ACGP avait été saisie pour valider le paiement d’un lot de dossiers envoyé par le Ministère des Télécommunications. Ce lot de dossiers comportait de nombreuses pièces attestant que les équipements avaient été livrés et installés, telles que des factures et des bons de réception ».
M. Condé a également révélé qu’une revue des projets financés par Exim Bank avait établi en 2018 que la totalité des 50 millions de dollars n’avait pas été décaissée. Il restait environ 12 millions de dollars non décaissés, et il n’était pas certain que ces fonds aient été décaissés depuis.
A la barre, Mamady Condé a expliqué que l’ACGP n’avait pas joué un rôle majeur dans l’affaire des 50 millions de dollars destinés à la SOTELGUI, mais avait simplement validé le paiement sur la base des preuves fournies.
A la fin de ce témoignage, le président de la cour a renvoyé l’affaire au 26 avril prochain, date à laquelle il va rendre sa décision sur la demande de mise en liberté provisoire d’Oyé Guilavogui.