Renvoyé la semaine dernière, le procès en appel dans le dossier Boubacar Diallo dit Grenade s’est poursuivi ce vendredi, 19 février 2021, devant la Cour d’appel de Conakry. La séance a porté sur les recquisitions et plaidoiries.
A l’ouverture des débats, c’est le procureur général qui a pris la parole. Dans ses réquisitions, il a demandé à ce que grenade soit maintenu dans les liens de la culpabilité en purgeant les peines prises par le tribunal correctionnel de Dixinn.
« Qu’on arrête de faire croire que si un prévenu ne reconnaît pas un fait, ça veut dire qu’on ne peut pas le condamner. Les faits pour lesquels Boubacar Diallo est devant la barre, sont bien fondés. Il a de la chance d’ailleurs parce que la peine prévue pour le meurtre est d’une réclusion criminelle de 30 ans alors que lui n’a été condamné qu’à 10 ans.. Les motifs de l’appel évoqués par l’avocat de la défense, qui parlent de la culpabilité plutôt que de la peine, ne sont pas fondés.»
Prenant la parole, Me Mohamed Traoré, un des avocats de la défense, dit n’avoir jamais vu une réquisition dans son métier comme celle faite par l’avocat général ce jour.
« Boubacar Diallo est un véritable symbole de l’injustice et de l’arbitraire. Il est difficile de défendre le mensonge, la contrevérité. Ce dossier est un montage. On a vu un ministre de la République ou un ancien ministre arboré une tenue militaire, prendre une photo en tenue militaire et la poster sur Facebook. Il était où le procureur ? (…). On ne peut pas juger quelqu’un rien qu’à cause de son surnom », a-t-il dit à la barre.
Après les débats, le juge Elhadj Souleymane Bah a finalement renvoyé l’affaire au 26 février prochain, pour la suite des plaidoiries. D’ici là, Grenade continuera à s’en patienter à la maison centrale de Conakry.