Près de deux semaines après l’ouverture des classes, le pays vient de connaître le début d’une crise sociopolitique. Les parents d’élèves affichent déjà leurs préoccupations quand à la sécurité de leurs enfants dans cette période de haute tension dans la capitale et à l’intérieur du pays.
A en croire certains observateurs, la semaine en cours a été une perte pour les apprenants. Vue la tournure qu’a pris le début de ces manifestations, les parents n’ont probablement pas le courage de laisser leurs enfants pour aller à l’école.
Dans notre petite promenade dans certains ménages, nous avons écouté des parents d’élèves qui ont fait montre d’une grande crainte, quand nous avons évoqué ce sujet.
Madame Koultoumy Keira est mère de trois enfants qui ont l’âge d’aller à l’école. Elle habite à Kountia (secteur usine matelas). A l’entendre, les deux camps (FNDC-Gouvernement,Ndlr), devraient s’entendre en vue d’une sortie de crise rapide.
«Dans cette affaire, c’est nous les pauvres qui souffrent. Nous n’avons pas où aller et l’avenir de nos enfants sont en dangers. On se rappelle de l’année dernière, au cours de laquelle, ces enfants n’ont presque pas appris grand chose», a expliqué la ménagère en langue nationale malinké.
A côté, sa voisine dame Idiatou Baldé a pris la parole précipitamment, sans que nous ne lui donnions la parole. Avec un ton révoltant, elle a commencé reprocher les politiques qui selon elle, ont des enfants à l’étranger dans de bonnes mains et en train d’étudier. «Ils (les politiques) se servent des nôtres ici pour se faire entendre dans la rue. Nos enfants sont exposés à toute sorte de dangers…», regrette-t-elle.
A cette période de crises sociopolitique, certaines écoles resteront fermées durant des semaines. Les établissements situés sur l’axe Leprince (commune de Ratoma), sont des exemples. Néanmoins, avec une manifestions de telle envergure, “c’est toutes les écoles qui fermeront”, nous confie un enseignant au -Collège-Lycée public de Kountia, dans la Commune de Coyah, à 50 kilomètres de Conakry. Justement parce que les parents n’accepteront pas de laisser leurs enfants, a-t-il justifié.
Dans cet établissement, nous avons trouvé les élèves en récréation. Ils sont massivement mobilisés pour suivre les cours ce jeudi, mais avec des soucis pour les candidats aux différents examens (BEPC et Baccalauréat unique).
«Je conseille mes amis de venir suivre les cours. Ils ne doivent pas se lancer dans la politique, l’avenir de ce pays, c’est nous», a dit Thérèse, élève en terminale science expérimentale.
Elle est du même avis que le proviseur du lycée public de Kountia, que les examens nationaux se préparent dès le début de l’année.
Bouna Kouyaté signale que continuer à garder les élèves à la maison est synonyme d’un acte qui aura un impact négatif sur les résultats des enfants. «Qu’ils reconnaissent que c’est maintenant qu’il faut préparer l’examen. Nous avons vu comment les 3 mois de l’année dernière ont impacté sur les résultats des enfants aux différents examens. Donc, je demande humblement aux parents de bien vouloir libérer les enfants».
Le proviseur a rappelé l’engagement de ses collègues enseignants à épuiser les programmes avant les examens nationaux. Mais avant cela, les parties en crise devraient s’entendre, plaide Bouna Kouyaté.