Ancien chargé des opérations à la Ceni, actuellement leader du mouvement Nos Valeurs Communes (NVC), Etienne Soropogui a pris part, ce lundi 16 septembre 2019, à la réunion de l’opposition guinéenne. Dans le contexte actuel, il pense que les législatives ne peuvent pas avoir lieu à la date du 28 décembre 2019.
Etienne Soropogui considère les agissements de la Ceni comme étant «inédits et inquiétants». Selon lui, au regard de la date proposée pour les législatives, l’institution électoral de compresser un certain nombre «de délais techniques et légaux incompressibles pour aller aux élections le plus vite possible et permettre au président Alpha Condé de s’octroyer une présidence à vie».
«Je crois que la Ceni, en tant qu’institution indépendante, devait se refuser de jouer ce jeu. Je l’ai toujours dit, un calendrier électoral ne tombe pas du ciel. Un calendrier électoral ce sont des activités mises bout à bout et auxquelles on octroie des délais raisonnables de mise en œuvre», précise-t-il.
Parlant de la révision des listes électorales, l’ancien chargé des opérations à la Ceni souligne que la loi prévoit que cette activité soit menée dans un délai de 3 mois, du 1er octobre au 31 décembre. «Naturellement, la loi a donné au président de la Ceni d’aller vers l’organisation si possible de révision exceptionnelle. Mais le législateur a tenu à préciser que le président, à ce niveau, a la possibilité de décider des dates d’ouverture et de fermeture de la période de révision. Mais, attention, en octroyant des délais de révision, il doit s’assurer qu’ils sont raisonnables. Dans le cadre de la révision, le président de la Ceni a fait le choix d’octroyer 25 jours pour la révision du fichier électoral qui est totalement déraisonnable» puisque, ajoute-t-il, ne permettant pas d’appliquer les recommandations de l’audit du fichier électoral.
«On comprend qu’au niveau de la Ceni, malheureusement c’est une institution prise en otage par l’Exécutif que j’ai dénoncé en son temps, quand il s’est agi de la désignation des responsables, notamment issus de la Société civile, il y a comme un deal qui est organisé entre le pouvoir en place et ceux qui sont désignés, notamment le président de la Ceni», révèle-t-il.
Le leader du mouvement NVC soutient que l’opposition est en train de s’organiser pour éviter que les prochaines élections ne soient bâclées quitte à refuser d’y participer.