17 juillet 1998-17 juillet 2018, il y a 20 ans que la Cour Pénale Internationale (CPI) voyait jour. Ce mardi, le monde célèbre la mise en place de cette Cour internationale issue du statut de Rome.
En Guinée, c’est la Coalition Guinéenne pour la CPI qui a célébré cette journée en animant une conférence de presse. Le thème au coeur du débat, est “Le crime d’agression“.
Les 20 ans du Statut de Rome sont célébrés parce que c’est la première fois que l’humanité a eu une juridiction pénale internationale permanente, selon Me Hamidou BARRY, président de ladite coalition.
Cette célébration s’étendra jusqu’au 31 décembre 2018, avec pour principal message, ” la non stigmatisation de la CPI”. A l’entendre, certains pensent que cette Cour pénale internationale est strictement faite pour les Africains.
“La Cour, c’est un bijou de l’humanité. Si nous critiquons notre justice, nous devons aller vers elle pour qu’elle marche. Donc partons aussi vers la CPI pour qu’elle soit universelle, efficace et totalement indépendante”, encourage Me Hamidou.
Il répond également que les leaders africains sont nombreux à être jugés par cette Cour, simplement parce qu’ils sont envoyés par les Africains à travers les crimes qu’ils commettent et qui relèvent de la compétence de la CPI.
Me Hamidou précise par endroits la différence entre ces crimes, pour bon nombre de personnes qui confondent. Il s’est surtout appuyé sur le crime d’agression.
“Conformément à l’article 5 du Statut de Rome, ce crime est défini comme l’emploi de la force armée par un Etat contre la souveraineté, l’autorité territoriale ou l’indépendance politique d’un autre Etat, ou de toute manière incompatible avec la Charte des Nations Unies, ainsi qu’il ressort de la présente disposition”.
L’affaire du massacre du 28 septembre serait-elle devant la CPI?
D’abord une problématique de qualification se pose. Lors d’une de leur conférence de presse, la Coalition a suggéré à ce que le massacre du 28 septembre 2009 jusqu’ici qualifié par un pool de juges “de crimes ordinaires”, soit qualifié de “crimes contre l’humanité”. Ceci est une façon sûrement de traduire l’affaire devant la Cour Pénale Internationale car il ressort de sa compétence.
“De nos jours, l’affaire(massacre du 28 septembre, ndlr) est pendante à la Cour suprême de la République de Guinée. Nous avons exercé un recours contre l’arrêt qui a été rendu par la Cour parce que les juges ont estimé que ce sont des crimes ordinaires alors que ce sont des crimes contre l’humanité”, précise le président de la Coalition.
Il ajoute que sa structure attend l’arrêt de la Cour suprême qui doit rendre. Et s’ils ne sont pas d’accord?
” Il y a d’autre recours, tels que la Cour de la CEDEAO, la Cour africaine des droits de l’Homme et au-delà, la CPI”, rétorque-t-il.
Ces défenseurs des droits de l’Homme se disent avoir de l’espoir que le procès du massacre du 28 septembre 2009 aura bien lieu. Ils espèrent qu’il se déroule dans de meilleures conditions.