L’avant-projet de la nouvelle Constitution, censé mettre fin à la transition en Guinée, continue de susciter des débats au sein de l’opinion publique. Lors d’une conférence de presse à Conakry, le président du parti Panafricain de Guinée, Mansour Kaba, a vivement critiqué la limitation d’âge proposée par le CNT.
Âgé de plus de 80 ans et toujours en quête de la magistrature suprême du pays, Mansour Kaba considère cette disposition constitutionnelle comme discriminatoire. « Il est regrettable de constater que les auteurs du projet de constitution font une véritable fixation autour de l’âge de 80 ans. En éliminant toutes celles et tous ceux qui ont atteint cet âge de toutes les élections, qu’elles soient locales, communales, législatives ou présidentielles, on tente de codifier une discrimination inacceptable du point de vue des droits humains. Ces droits sont impersonnels et ne connaissent pas de limite d’âge”, a déclaré l’ancien ministre de l’urbanisme.
Poursuivant, il invité à supprimer “les discriminations enfantines, arbitraires, pédantes et injustes dans le projet de constitution”. Au cas contraire, il prévient que “cette question sera soumise à l’avis juridique du Système des Nations Unies. Car aucune loi ne peut supprimer les droits fondamentaux des citoyens sur la base de leur âge. Faut-il rappeler la célèbre phrase du Doyen Hampaté Bah : “Lorsqu’un vieillard meurt en Afrique, c’est une bibliothèque qui brûle” ? Mais pour Dansa Kourouma et son équipe du Conseil National de la Transition, lorsque vous atteignez 80 ans, vous êtes bons pour le cimetière et la poubelle de l’histoire ! », a-t-il fustigé.
Mansour Kaba, candidat malheureux à la première élection présidentielle multipartite de Guinée, ajoute que “l’avant-projet ne ressemble ni ne rassemble” et risque d’être rejeté par la population lors du référendum. « Le projet de constitution qui est en cours de présentation aux différentes forces vives du pays ne ressemble nullement à la Guinée et ne peut non plus servir de liant pour l’unité nationale. Il faudra que les membres du CNT reprennent rapidement leur copie en y apportant les modifications indispensables. Sinon, le peuple de Guinée, dans sa grande majorité, rejettera cette constitution en votant “NON” comme en septembre 1958. »