Invité dans l’émission Mirador ce mercredi 16 août 2023, Me Almamy Samory Traoré s’est exprimé sur la confusion qui entoure la lecture de l’arrêt rendu le 27 juillet dernier par la Cour suprême sur le dossier de l’ancien ministre de la Défense nationale.
Dans cet arrêté, le procureur général de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), Aly Touré, explique que l’arrêt N°008 du 25/07/2023 de la Cour suprême, est mal interprété ou confus pour certaines parties. Il souhaite qu’il y ait une lecture claire et sans équivoque de l’arrêt. C’est pourquoi il sollicite de la plus haute juridiction du pays un nouvel « arrêt interprétatif dans l’intérêt strict de la loi ».
Pour Me Almamy Samory Traoré, il y a une coalition de juges à la Cour suprême qui empêchent le jugement de son client : «La décision qu’ils attaquent, ils ne peuvent pas le faire parce que le recours est sans objet. S’ils demandent aujourd’hui l’interprétation de l’arrêt, nous sommes surpris alors que le procureur qui a toujours été dans la position de dire qu’il n’exécute pas parce que ce n’est pas dans sa compréhension. »
Pour lui, la Cour suprême ne peut rendre que deux arrêtés possibles : « Soit un arrêt de cassation pour dire que le procureur spécial a soulevé des moyens de cassation dans son pourvoi et qu’après examen de ces moyens de cassation, la Cour a estimé par exemple que la chambre spéciale de contrôle de l’instruction n’a pas fait une bonne application de la loi, elle va casser et renvoyer l’affaire devant la même chambre autrement composée. Soit la Cour estime que le recours du parquet est sans fondement juridique, qu’il est inopportun en pareille circonstance et rejette le pourvoi. Cela veut dire tout simplement que le pourvoi du parquet n’est pas fondé. »
« Je suis très déçu parce que le jour où la décision a été prononcée, le terme rejet après avoir déclaré le recours sans objet est apparu dans les expressions du juge. J’ai personnellement pris la photo du dispositif qui était écrit de façon manuscrite où apparaissait le rejet. Quel est le sort qui a été réservé au parquet ? Il faut que le ministère de la Justice, puisqu’il semble se préoccuper des droits de l’Homme en organisant des procès expéditifs, se penche sur cette affaire. Mais, nous avons la conviction que la détention notre client est politique et qu’on ne va jamais le libérer. Cela est dommage pour notre justice».