Le gouvernement se plaint de subventionner, à chaque fois plus et avec des pertes énormes, la société Electricité de Guinée (Edg) et le carburant. Les départements de l’Economie et du Budget ont initié une réorganisation de la politique de la subvention de ces secteurs qui ont enregistré, respectivement, l’année dernière, un dépassement de 800 milliards et de 72 milliards Gnf.
La question, semble-t-il, continue de faire l’objet de concertation entre le gouverneur de la Banque centrale, le ministre du Budget ainsi que de l’Economie qui, d’ailleurs, a laissé entendre que la subvention de l’électricité a été plus importante que prévue l’année dernière. Et que donc, il a fallu recourir aux ressources de l’Etat pour financer cette subvention. «La première raison c’est que nous sommes dans une situation où dans notre pays on fourni de l’électricité, mais tout le monde ne paie pas. Et cela n’est pas tenable. Il y a un certain nombre de mesures en cours au niveau du secteur de l’électricité c’est la pose des compteurs prépayés, la lutte contre la fraude s’intensifie. Je dirai également les mesures liées à l’amélioration du réseau de distribution pour réduire les pertes sont des points importants. En plus, il L’amélioration aussi du recouvrement. Aujourd’hui, ils est clair que nous vendons l’électricité à un prix inférieur à ce que ça nous coûte de la produire. Cela n’est pas possible. C’est comme si vous demandiez à un marchand de revendre à 600 FG un produit qu’il a acheté à 1000fg. Dans la sous-région, nous avons, en Guinée, le coût le plus bas. Ça ne permet pas non plus de faire vivre notre entreprise publique qu’est l’EDG. Nous avons aujourd’hui des points que nous avons repoussé pendant plusieurs décennies, il nous faut maintenant affronté nos propres démons et mettre vraiment les choses sur la table et discuter clairement. On a besoin que la facturation augmente et que tous ceux les abonnés paient l’électricité».
La ministre a également souligné qu’ «il y a des études en cours et qui doivent examiner dans quelles mesures il faudra prévoir un réajustement aussi parce que ce sont tous ces éléments qui devront permettre d’améliorer la situation et de ne pas être mis en face de cas comme l’année dernière où nous avons dû recourir à des ressources budgétaires supplémentaires parce que centrale était pas initialement prévu dans la loi des finances 2017».
Un dépassement de 800 milliards
Mohammed Lamine Doumbouya, le patron du Budget, précise que dans la loi des finances initiale 2017, il était inscrit une enveloppe de l’ordre de 400 milliards Gnf en terme de subvention de l’électricité. Mais qu’il a fallu rajouter à ce montant et terminer l’année avec 1200 milliards Gnf de subvention à Edg soit un dépassement de 800 milliards. «Je vais bien que l’Etat continue de subventionner une entreprise publique, mais il faut que cette subvention aille aux plus démunis d’entre nous. C’est de cette façon que l’Etat peut améliorer l’impact des ses politiques publiques. 800 milliards de plus c’est bien, mais il faut qu’on est avec les résultats et qu’on voit qu’il y a de l’effort dans le recouvrement. Nous sommes prêts à soutenir Edg jusqu’à ce qu’elle retrouve son équilibre financier, mais cela doit être fait par des observations périodiques de la tendance. Donc, il faut qu’on amène Edg, avec le concours du ministère de l’Energie, à se prendre en charge. Aujourd’hui, le coût de l’électricité est 10 fois moins cher en Guinée qu’en Côte d’Ivoire et entre 6 et 7 fois qu’au Sénégal. Si nous voulons que Edg soit une société publique qui dure dans le temps, il faut que tout le monde accepte de prendre en charge sa facture d’électricité. Maintenant, ceux qui n’en ont pas les moyens, l’Etat justifiera cette couverture par des subventions. Mais ceux qui ont les moyens qu’ils assument leur consommation».
Des énormes pertes
Le ministre Doumbouya prévient que «la question du carburant fait partie des grands sujets auxquels nous devons, tôt ou tard, faire face. Est-ce qu’aujourd’hui nous sommes prêts à continuer à subventionner ? Jusqu’à quel niveau ? Nous proposons avec tous les partenaires sociaux , il faut qu’on se retrouve autour de la table et qu’on pose la vraie question. Le carburant c’est 8000 Gnf ici, au Sénégal c’est 10000 Fcfa. Dans le budget, Chaque mois, On perd en moins 72 milliards Gnf. Sur cette tendance, on serait en moins 860 à 900 milliards Gnf de trou par rapport à la subvention que l’Etat supporte. Est-ce que nous devons continuer sur cette tendance ? Et si nous ne sommes pas prêts qu’est-ce qu’on fait ? Nous devons tous répondre à ces questions. L’autre question c’est est-ce que l’Etat est prêt à continuer aussi à subventionner cette fraude parce que c’est de cela qu’il s’agit ? Si vous prenez Kouremalé à la frontière guineomalienne, il y a une trentaine des stations. On vient, on pompe le carburant de l’Etat et on sort avec un écart à peu près par litre».
Le Fond d’entretien routier impacté
La situation se présente mal pour l’Etat qui accumule une double perte. «Non seulement, l’Etat perd sur les produits pétroliers et mieux encore il est en train de ronger la part qui devrait revenir au niveau du Fonds d’entretien routier. On n’est en en train de subventionner tout ceci, donc, il n’y a plus des taxes. Ça fait une double perte, on seulement, on n’a plus des taxes et aussi ce qui devrait être affecté à des entités, c’est nous qui sommes en train de payer cela».
Des mesures pour….
Par rapport au carburant, souligne-t-il, « il y a des mesures institutionnelles qui ont été entreprises parce que jusqu’à présent dans la fixation des structures des prix, les services des douanes qui sont concernés principalement par la Taxe spéciale sur les produits pétroliers (Tspp) n’étaient pas très impliqués dans les discussions. Donc, il y a un arrêté qui a été pris pour que nous puissions être au courant de toutes les décisions qui sont prises chaque mois concernant cette structure de prix. L’autre chose, il y a un travail pour faire la relecture de prix pour voir les lignes qui méritent d’être maintenues et qui méritent d’être enlevées. Ça, ce sont des mesures institutionnelles qui ne peuvent que résorber une partie, mais ce ne sont pas des solutions pour éviter les pertes. Ça va juste amoindrir l’effet des pertes».
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